
OPPOSITION PARLEMENTAIRE : L’UPADS et l’UDH-Yuki en tandem à l’Assemblée

L’UPADS (Union panafricaine pour la démocratie sociale), parti fondé par Pascal Lissouba, et l’UDH-Yuki (Union des démocrates humanistes), de feu Guy Brice Parfait Kolélas, sont au coude à coude en termes de nombre de députés. Chacune des deux formations politiques a obtenu 7 députés à l’issue des élections législatives de juillet dernier. Un de moins qu’en 2017 où elles avaient 8 députés chacune.
A l’époque, l’UDH-Yuki n’avait pas encore obtenu le récépissé d’agrément de la part du ministère de l’Intérieur, comme c’est la règle établie. Faute de ne pouvoir non seulement prendre la place de leader de l’opposition parlementaire qui est revenue ipso facto au premier parti qui avait le plus le grand nombre des députés à l’Assemblée nationale, mais également faute de constituer un groupe parlementaire.
Le leader de l’UDH-Yuki s’était tourné vers Pascal Tsaty-Mabiala, premier secrétaire de l’UPADS qui, avec ses 8 députés, était désigné chef de file de l’opposition parlementaire, avec à la clé un groupe parlementaire.
Guy Brice Parfait Kolélas ne pouvait non plus constituer un groupe parlementaire. C’est avec l’UPADS qu’il s’était allié pour constituer le groupe parlementaire UPADS et apparentés. C’était le rapprochement entre les deux formations politiques.
Selon la loi électorale, le principal parti de l’opposition est celui qui a la meilleure représentativité, c’est-à-dire qui est dans les institutions avec une présence remarquable, une implantation significative. Il n’y a aucun doute qu’au sortir des législatives de juillet 2022, l’UPADS et l’UDH-Yuki sont les premiers partis de l’opposition. Selon les critères qu’en donne la loi.
L’opposition aujourd’hui est plurielle, dirait-on: il y a celle qui a accepté d’être dans les institutions. Et celle qui n’y est pas et qui estime que ceux qui ont accepté d’aller aux élections jouent le jeu du pouvoir. Cette opposition-là peut avoir des raisons d’estimer qu’elle est aussi une force de l’opposition.
Forte de cette alliance, l’UPADS a soutenu son partenaire de l’UDH-Yuki lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. Pascal Tsaty-Mabiala a, lui-même, proposé la candidature de Nicolas Malonga, au poste de deuxième secrétaire. Par simple rapport d’équilibre de force politique, le candidat de l’UDH-Yuki a été battu par Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou, soutenu par la majorité.
Le scénario indiquait que Pascal Tsaty-Mabiala conserverait ainsi sa fonction de chef de file de l’opposition parlementaire. Maintenant que cette stratégie a échoué, l’UPADS s’est vu dans l’obligation de céder la présidence de la Commission qu’elle dirigeait à l’UDH-Yuki. D’ores et déjà, les deux partis politiques auront chacun son groupe parlementaire.
L’échiquier politique congolais présente aujourd’hui un tableau singulier. Une majorité présidentielle écrasante, d’un côté, et une opposition éclatée, atomisée de l’autre. L’UPADS et UDH-Yuki, en approche, entendent renforcer leur cohésion et leur position d’opposants. Dans les coulisses, l’une et l’autre parlent d’une seule voix. Puisque, n’ayant qu’un seul et même interlocuteur, Pascal Tsaty-Mabiala, chef de file de l’opposition parlementaire, une plateforme dont l’UDH-Yuki est membre par ailleurs.
Cyr Armel YABBAT-NGO