Les leaders de l’Alliance pur la démocratie et la démocratie (ARD), réunis autour de Mathias Dzon, ont organisé le 11 août dernier une conférence de presse pour passer au vitriol la gestion actuelle du pays et l’organisation «chaotique» des élections législatives couplées aux locales qu’ils ont qualifié de «séances extraordinaires de nomination des députés et conseillers».

L’ARD s’est indignée de voir qu’à l’issue de ces élections, le pouvoir puisse crier au plébiscite et exulte. Car, dit-elle, «ces résultats ont été acquis de manière frauduleuse».
Pour les leaders de cette plateforme politique de l’opposition, «les élections de juillet dernier sont une affaire exclusive du PCT, de ses alliés et de ses complices. De fait, des accords électoraux ont été conclus entre eux, accords au terme desquels des quotas de députés ont été accordés aux collabos».
Par conséquent, «tous les caciques du PCT et leurs alliés, investis en qualité de candidats aux élections législatives ont été nommés députés. Quand à leurs complices des partis qui se réclament faussement de l’opposition, à qui le pouvoir avait attribué des quotas de députés, ils ont eu, eux aussi, leur part du gâteau électoral. De la sorte, comme le PCT l’avait promis, la mouvance présidentielle a donné au Président de la République, une très forte majorité mécanique à l’Assemblée nationale, ce, au moyen de fraudes électorales monumentales, documentées par de nombreuses vidéos et dénoncées de toutes parts sur l’ensemble du territoire national».
Ils ont affirmé que les résultats publiés ne respectent pas la vérité des urnes. «La victoire annoncée est donc une victoire usurpée. Il n’y a pas de quoi pavoiser, car, un bien mal acquis ne profite jamais. Les élections législatives et locales sont un nouveau coup d’état électoral perpétré par l’Etat-PCT et apparentés, pour demeurer à vie à la barre et créer les conditions favorables à une succession dynastique, par la modification de la Constitution, en y introduisant la création d’un poste de vice-président pour le dauphin désigné, et en changeant le mode d’élection du Président de la République par la Parlement réuni en congrès».
L’ARD a dénoncé les observateurs de la société civile congolaise, du Comité de suivi pour la paix, ainsi que les observateurs africains et internationaux, «copieusement arrosés par le pouvoir…qui ont prétendu que les élections législatives et locales avaient été libres, transparentes, crédibles et équitables».
Aux affirmations de ces observateurs, l’ARD oppose les témoignages des candidats et des électeurs, documentés par des vidéos. Pour l’ARD, les élections de juillet 2022 sont une «farce et un non-événement».
Les élections passées, l’ARD pense qu’il faut revenir aux vrais problèmes du Congo et de son peuple ;à savoir: le pouvoir d’achat, la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité, la sécurité alimentaire, l’eau potable pour tous, l’effondrement de l’école congolaise, la dégradation prononcée du système national de santé, le chômage endémique, l’absence totale de protection sociale, le délabrement des transports en commun, les pénuries récurrentes d’essence, de gas-oil, de kérosène, de gaz de cuisine, de pétrole lampant, le délestage chronique de l’électricité, etc. Ils estiment que la priorité aujourd’hui est l’urgence sociale.
Tout en rejetant les résultats de ces élections, l’ARD pense que la seule et unique bonne solution pour sauver le Congo est la convocation par le Président de la République d’un vrai dialogue politique national, rassemblant sans exclusive toutes les forces politiques et sociales de la nation.

En mémoire de Pascal Azad DOKO

Cette conférence de presse de l’ARD est la dernière couverte par notre confrère Pascal Azad DOKO. En rentrant chez lui, il n’a, malheureusement pas pu écrire l’article attendu que je me propose de rédiger en sa mémoire, parce que rappelé à Dieu le 9 août 2022, dans sa soixante onzième année. Lui, qui a partagé avec moi le service politique, laisse un grand vide au sein de La Semaine Africaine où il est arrivé dans les années 90, et qu’il intègre en 2005.
Ce jour tragique qui nous a affligés avec sa disparition ne saurait nous faire oublier le personnage de haute stature qu’il fût, au propre comme en figuré: un rugbyman!
Un homme de cœur et d’obligation, un bon vivant à la fois fantasque et étonnamment discret et humble à certains moments, il laisse dernière lui ce vide incommensurable, symbole des grands journalistes qui ont marqué leur époque.
Ce qu’il a été, ce qu’il a réalisé éclairera les pas de tous ceux qui ont eu la chance d’être dans son sillage.
Celui qui pour beaucoup d’entre nous a été le père, l’ami, le frère, l’oncle demeure un souvenir plus que jamais vivant et inaltérable dans nos cœurs.
Tu ne nous as pas quittés. Mais tu t’en es allé au pays de la Vie. Là où les fleurs, plus jamais ne se fanent, là où le temps ne sait plus rien de nous.
Tu as quitté nos ombres, nos souffrances et nos peines. Tu as pris de l’avance au pays de la Vie. Ton souvenir est intact et ton œuvre demeure.
Que ton âme repose en paix !

Cyr Armel YABBAT-NGO