Entre les responsables des ressources humaines des entreprises installées au Congo et le nouveau staff dirigeant de l’ACPE (Agence congolaise pour l’emploi), le dialogue s’installe. Si les premières mesures annoncées par le régulateur de l’emploi sont trop récentes pour être évaluées, les créateurs d’emplois se sentent enfin «écoutés», affirment ces derniers.
A défaut de résoudre tous les malentendus, la nouvelle direction de l’ACPE est en train de réussir depuis sa prise de fonction le 10 janvier 2022 à redonner un peu d’espoir aux responsables des ressources humaines des entreprises, si l’on en croit ceux-ci. Depuis sa prise de fonction, le nouveau directeur général de l’Agence, Wilfrid Bitsy, multiplie les gestes d’apaisement en leur direction.
«Dites-moi où ça cale pour qu’on puisse rétablir les choses rapidement», leur a-t-il lancé, après avoir fait l’état des lieux et reconnu que «les défis et les attentes sont énormes». C’était le 11 février dernier lors de leur première rencontre de travail à Brazzaville. Le monde de l’emploi a, alors, égrené un chapelet de reproches qui, selon lui, entravent le bon fonctionnement de l’ACPE: la léthargie dans le traitement des dossiers urgents comme les contrats d’embauche, le retard dans la délivrance des récépissés, la publication tardive des offres d’emploi, coût élevé de la carte de travail, l’exigence faite à un expert étranger dont la mission est d’installer un équipement et de s’en retourner chez lui aussitôt d’avoir l’autorisation provisoire d’emploi, les contrôles et les pénalités imposées aux entreprises, etc.
«L’objectif était celui-là, de recueillir les doléances ainsi que les recommandations des entreprises en vue de l’amélioration de la qualité de nos services aux usagers. Il s’est produit en effet un problème d’ordre interne, structurel qui a affecté la qualité de nos services qui s’est sérieusement détériorée. Nous avons pris actes. Nous allons réfléchir à la manière dont nous devons réagir à cela», a expliqué Christian Bouanga, directeur des Affaires juridiques, de la règlementation et de contentieux à l’ACPE.
Parmi les premières décisions qui ont séduit les responsables d’entreprises figurent notamment la réduction du temps de traitement des dossiers pour la délivrance des récépissés (quelques heures seulement désormais), la publication dans les délais des offres d’emploi, la mise en place d’une application qui faciliterait le paiement des petits montants qui étaient fait exclusivement à la Banque postale où la queue est une perte de temps, se plaignent les concernés. Le nouveau DG de l’ACPE a promis aussi de retourner tous les contrats en souffrance de traitement «avant la fin du mois de février, car l’emploi est une niche pour les entreprises», a-t-il renchéri.
Sans prendre de grandes décisions, la direction de l’ACPE a gagné la sympathie des chefs de personnels d’entreprises. «Les nouvelle mesures annoncées sont très encourageantes. D’une manière générale, elles participent à la création d’un climat, plus apaisé, qui nous conduit vers une confiance retrouvée, et c’est le plus important», a affirmé, par exemple, le représentant d’AERCO.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU