Sous les auspices du directeur départemental Brazzaville-Pool du FIGA, Christian Mpara, le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (FIGA), en partenariat avec l’Association des jeunes unis pour le développement (AJUDS) a lancé le 3 juin 2025 à Mama Mboualé, à Brazzaville, le crédit Kolisa. Un mécanisme d’octroi de crédit par les partenaires financiers avec la garantie du FIGA, pour accompagner la distribution de micro crédit auprès des femmes vendeuses et commerçantes des marchés publics, des jeunes ambitieux et des artisans.

Ce crédit Kolisa, outil de relance locale, simple et accessible, s’adresse aux personnes en difficulté n’ayant pas accès au crédit bancaire classique, en l’occurrence les maraîchères et maraîchers, les jeunes vendeurs, les coiffeurs, les couturiers, les restaurateurs, etc., qui peuvent prétendre à des financements moins importants, le plus souvent pour renforcer leur activité génératrices, de revenus (AGR) ou développer leur très petites, entreprise.
Dans un contexte de crise économique qui secoue le pays, de nombreux petits commerces cherchent à basculer vers un modèle économique plus durable, ou tout simplement à consolider leur activité pour faire face à des imprévus ou à la crise.
Les vendeuses et vendeurs (auto-entrepreneurs) en situation de précarité n’ont pas nécessairement accès aux ressources nécessaires, et notamment aux financements pour mener à bien leurs activités. C’est dans ce cadre que s’inscrit le crédit Kolisa, qui a vocation de les accompagner. Mécanisme des prêts de faible montant allant de 5000 à 400. 000 F.CFA, ce crédit leur offre des solutions de financement adaptées à leurs besoins. Il est un outil essentiel pour favoriser l’inclusion financière en leur permettant de bénéficier de prêts, afin de lancer, de renforcer ou de développer leur Activité génératrice de revenus.
«Le crédit Kolisa est un dispositif d’un accès plus facile aux financements, avec des taux d’intérêt faibles et attractifs et des délais de remboursement adaptés. Les 150 premières personnes bénéficiaires ont été sélectionnées sur la base des critères complètement à l’opposé de ceux classiquement connus (sexe, âge…). Il s’est agi: d’être présent dans le marché ’’Mama Mboualé‘’. Une façon d’inciter les femmes vendeuses d’intégrer le marché moderne construit et d’aider la mairie de cette localité. Et, d’avoir une activité génératrice de revenus», a indiqué Atounga Atsobare Bricht Nogil, président de l’AJUDS, avant d’ajouter: «Les personnes sélectionnées bénéficieront également d’un accompagnement (suivi) personnalisé pour que le remboursement soit effectif dans les délais et partant d’une formation pour les aider à développer leurs compétences, à gérer et à pérenniser leur activité».
Le directeur départemental Brazzaville-Pool du FIGA, Christian Mpara, mine réjouie, a déclaré: «Les femmes et les hommes d’ici, acteurs économiques à part entière, sont des véritables auto-entrepreneurs gérant non seulement des revenus conséquents pour entretenir leur famille mais aussi participant à l’animation de la vie économique nationale. Leurs activités jugées résilientes participent à la stabilisation du tissu social de notre département. Aussi faut-il les encourager et surtout les appuyer pour consolider leurs activités et les pérenniser. C’est ce qui explique notre partenariat avec l’AJUDS qui œuvre, entre autres, en apportant une assistance sous forme de micro crédit aux femmes et hommes de ce marché et le lancement du crédit Kolisa».

Kolisa, un programme qui autonomise et émancipe financièrement
Ces petits prêts accordés permettent aux femmes d’accéder aux ressources nécessaires pour renforcer ou développer leurs activités. Ils impactent, malgré des montants modestes, l’économie locale et contribuent pour beaucoup à la réduction de la pauvreté.
Au-delà de l’impact économique, ces microcrédits, contractés par la voie de groupements spécifiquement constitués, jouent un rôle crucial dans l’autonomisation des femmes. L’accès aux ressources financières leur permet de gagner en indépendance et en pouvoir de décision, tant au niveau familial que social. Car, en générant leurs propres revenus, les femmes se libèrent de plus en plus de leur dépendance économique et du joug de la pauvreté.
Mpala Rosine, vendeuse au marché ‘’Mama Mboualé’’, s’est réjouie de l’octroi des crédits. «C’est une bonne chose puisque ce crédit nous permet de renforcer et de pérenniser notre commerce, en renouvelant nos stocks sans problèmes aucun et en achetant d’autres produits qui l’élargissent. Nous déplorons seulement la lenteur lorsque nous sollicitons un deuxième crédit». D’autres femmes interrogées n’ont pas dit le contraire.
Une lenteur, selon le président de l’AJUDS, qui s’explique par l’inventaire et le manque de promptitude de certaines débitrices à rembourser dans les délais.
Pour Sidonie Bouranga, présidente des femmes commerçantes du marché domanial ‘’Mama Mboualé’’, «le programme Kolisa est une véritable bouffée d’oxygène pour les activités des femmes de ce marché. Grace au soutien de l’AJUDS et du FIGA, plusieurs jeunes filles mères ont pu développer leurs petits commerces et retrouver leur dignité».
L’initiative Kolisa permet donc de financer des petits projets, de booster des AGR ou de faire face à des imprévus. Il témoigne d’un engagement fort pour l’inclusion financière et pour la lutte contre la précarité à Brazzaville.
Pour marquer ce jour du lancement, dix femmes ont reçu leur crédit d’activité et dix autres de kits commerciaux adaptés à leurs besoins. «Aucune femme commerçante ne sera oubliée, aucune jeune fille mère ne sera laissée au bord du chemin», a rassuré le président de l’AJUDS.

Viclaire MALONGA

Abonnez-vous à notre bulletin d'information