Le Comité scientifique pour l’inscription de la rumba congolaise sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (LRPCIH) s’est réuni autour d’une table ronde les 3 et 4 décembre derniers à Brazzaville. Au terme de deux jours d’échanges entre plusieurs intelligences sur le concept ‘’rumba’’, des recommandations ont été formulées, entre autres, l’introduction de l’enseignement de la rumba congolaise dans les cycles de formation au secondaire et à l’université.
Cette table ronde, organisée avec l’appui de l’UNESCO, a été un moment de partage entre les chercheurs sur les aspects liés à l’origine, l’histoire, la sociologie, l’évolution et l’économie de la rumba congolaise, cet élément identitaire des deux rives du fleuve Congo. Des réflexions académiques de qualité sur la rumba ont été produites à cette occasion.
Pour le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, cette table ronde représente la contribution des chercheurs du Congo au processus d’inscription de la rumba à la LRPCIH. Elle est donc un jalon qui a été posé.
Au cours de cette réunion, des travaux se sont déroulés en panels, à instar du panel sur l’émergence, évolution et parcours de la rumba congolaise dont le Pr Grégoire Lefouoba a développé le thème sur «La rumba: un courant philosophique des systèmes de représentations bantou». Il s’est réjoui du fait que c’est une des rares fois que les deux Congo participent de l’émergence d’une culture qu’ils ont en partage. «On a mis en circulation un nouveau concept, à la place des villes jumelles, on appellera désormais les villes siamoises. Au moment où la rumba va être inscrite sur la liste…, je voudrais demander aux Congolais d’avoir une pensée pieuse pour Mfumu Di Sassa, parce qu’il aura été celui qui nous a aidé à avoir le langage approprié pour que cet élément passe, avec son collègue André Yoka de la RDC. La rumba prouve notre consanguinité aux plans culturel et physique. Elle est aussi la philosophie du partage», a dit le Pr Lefouoba.
A propos des recommandations, les participants ont suggéré que soient organisés à l’avenir d’autres rencontres avec les praticiens de la rumba pour une meilleure appropriation des axes stratégiques dégagés par le comité conjoint Congo-RDC…
Ils ont sollicité que les actes de cette table ronde soient publiés dans des délais raisonnables, afin de contribuer à une plus grande visibilité de cet élément. Le ministre de la Culture a accordé son adhésion. «Je suis heureux des résultats auxquels vous êtes parvenus. S’agissant de la publication des actes, je demande à tous les communicateurs n’ayant mis à la disposition du secrétariat leurs communications de le faire, parce qu’à partir de la semaine prochaine, nous contacterons une maison d’édition pour la publication des actes. C’est un engagement solennel», a assuré Dieudonné Moyongo.
Aux chercheurs des deux pays, il a été recommandé de mener les investigations, afin de rassembler les matériaux nécessaires au niveau des dépôts archivistiques tant au niveau national qu’international. «Nous savons que tout n’est pas encore gagné. Nous attendons, dans une douzaine de jours, la tenue à Paris de la réunion du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité. On peut dire, ce sera pour entériner l’inscription de la rumba sur la LRPCIH. Nous sommes optimistes parce que la candidature de la rumba congolaise a été bien préparée. Je tiens à remercier la représentation de l’UNESCO pour son soutien à cette inscription», a précisé le ministre de la Culture, clôturant la table ronde.
Après l’inscription, a martelé le ministre de la Culture, le plus dur va commencer, parce qu’il faut pérenniser l’élément inscrit. «Nous n’avons pas peur parce que nous avons une stratégie qui a été élaborée et nous travaillerons conformément à la convention de 2003».
La rumba étant à l’honneur, les cérémonies d’ouverture et de clôture ont été agrémentées par des prestations des artistes musiciens Djoson le philosophe avec son morceau ‘’rumba na piste’’ et Gipsy la Tigresse.

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