Le nouveau quinquennat du Président de la République qui a débuté le 16 avril dernier s’annonce agité sur le plan social. Et pour cause: les retraités de la Caisse des retraités des fonctionnaires (CRF) entendent lever leur voix au moyen d’un sit-in qu’ils comptent organiser le 10 avril prochain devant la Primature. Pour revendiquer le paiement de leurs arriérés de pension qui s’élèvent à 33 mois.

PLA12Le bureau exécutif national de la Coordination nationale des associations des fonctionnaires et assimilés retraités affiliés à la CRF l’a dit au cours de sa réunion du 5 mai à Brazzaville.
Il a rendu le Gouvernement responsable du malheur des retraités. «Devant son refus de payer les pensions de retraite et sa détermination à voir les pensionnés souffrir et mourir par manque de moyens financiers pour se soigner; considérant le non-reversement à la CRF des cotisations sociales opérées sur les salaires et émoluments des agents civils et militaires de l’Etat en activité et le manque de solidarité des pouvoirs publics vis-à-vis des retraités alors qu’ils prônent tous les jours le vivre-ensemble; que la pension n’est ni une aumône, ni une faveur, mais un droit inaliénable, les bureaux exécutifs de la coordination nationale des associations des fonctionnaires et assimilés retraités affiliés à la CRF et de l’union pour la défense des intérêts des retraités, invitent à tous les pensionnés relevant de la CRF à observer un sit-in illimité à la Primature à compter du 10 mai 2021», souligne la déclaration rendue publique au cours de cette réunion et signée des présidents Eugène Bakoula et Alphonse Lebvoua.
Ces deux bureaux exécutifs se sont indignés du fait que le Gouvernement n’ait pas pris au sérieux leur menace qu’ils avaient adressée dans leur préavis de sit-in le 25 avril dernier. Pour eux, le Gouvernement a réussi «l’exploit de faire accroître le nombre des mois de pensions impayées de 2 en 2016 à 33 au 30 avril 2021 démontrant ainsi son manque de volonté de résoudre les problèmes des retraité alors que pendant cette même période, les agents civils et militaires de l’Etat ont été régulièrement payés».
De leur côté, les travailleurs de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) et de la SOPECO continuent d’observer leurs sit-in devant leur direction générale pour revendiquer le paiement pour les premiers de 8 mois d’arriérés et les second 26 mois.
Les concerts de casseroles battent le plein dans la ville. A côté des travailleurs, s’ajoutent aussi les agents de l’hôpital de Loandjili à Pointe-Noire qui manifestent pour exiger, non seulement le paiement des 20 mois d’arriérés, mais aussi le départ du directeur général et de tout son staff.
Les finalistes des écoles de formation avaient aussi fait entendre leur voix en revendiquant leur intégration devant le ministère de la Fonction publique.
A vrai dire, toutes les structures à budget de transfert connaissent les difficultés de paiement de leurs agents. Une épine dans le pied du Gouvernement dont la composition de la nouvelle équipe est toujours attendue
Dans l’entre-temps, l’actuelle équipe continue de gérer les affaires courantes dans l’angoisse et le suspens pour certains ministres de perdre leurs fonctions et privilèges.
Dans le Niari, les agents du Conseil départemental ont déclenché une grève le mercredi 5 mai 2021. Ils réclament le paiement régulier de leurs salaires et des arriérés qui atteignent bientôt 40 mois. Ces agents ont barricadé toutes les portes de l’hôtel du Conseil départemental. Seuls les agents de sécurité sont présents sur les lieux.

KAUD