L’Afrique représente actuellement moins de 10% de la production mondiale de pétrole et de gaz. Mais il existe un consensus sur le fait que ce continent sera le plus touché économiquement et socialement, si le monde s’éloigne rapidement des combustibles fossiles. L’avenir des deux sources d’énergie et la transition énergétique étaient au centre de la huitième édition du Congrès et exposition du pétrole africain (CAPE) qui s’est déroulée à Luanda, du 16 au 19 mai dernier. Sous le patronage du Président angolais Joao Lourenço et en présence de Bruno Jean Richard Itoua, ministre congolais des Hydrocarbures et président de la conférence ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Placé sous le thème: «La transition énergétique et l’avenir de l’industrie pétrolière et gazière en Afrique: opportunités, défis et développement», le CAPE VIII est une initiative de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), du Gouvernement angolais et d’Ametrade. Cette rencontre visait à créer de la valeur dans le secteur pétrolier en Afrique, exploiter et valoriser des nouveaux horizons. A cette occasion, les pays producteurs et exportateurs de pétrole africains ont été invités à accroître leurs investissements dans le secteur pétrolier et gazier, ainsi que dans la transition énergétique.
Une table ronde sur le contenu local en Afrique, la réunion des directeurs généraux des compagnies pétrolières nationales et des rencontres «B to B» étaient au menu de cette rencontre qui a connu la participation des ministres des Hydrocarbures africains, des experts nationaux, régionaux et internationaux de l’industrie de l’énergie, du pétrole et du gaz. Ceux-ci ont réfléchi sur les orientations et les politiques adoptées par les pays africains dans ce secteur. Ils ont également discuté des défis et des opportunités de la transition énergétique et de l’avenir de l’industrie du pétrole et du gaz en Afrique.
Présentant la vision du Congo et de l’OPEP, Bruno Jean Richard Itoua a relevé que les données scientifiques indiquent clairement que toutes les formes d’énergie seront nécessaires pour soutenir la reprise post-pandémie d’une manière durable. «Les énergies renouvelables, en particulier celles qui concernent le solaire, l’éolien et la géothermie devraient voir leur part augmenter, oui. Mais à l’orée 2045, elles ne représenteront que 10% des ressources. Dans cette dynamique, le gaz jouera un rôle crucial pendant cette transition. Le pétrole aussi devrait conserver une grande part du mix énergétique pour la période allant de 2020 à 2045. Il représentera un peu plus de 25% de ce mix, à l’horizon 2045, si nous voulons être capables de faire face à la demande…Les pays membres de l’OPEP et de l’APPO affirment que les industries pétrolières et gazières ont beaucoup à offrir dans la transition énergétique, y compris en matière de technologies et d’innovations les plus avancées qui peuvent être exploitées pour promouvoir un avenir énergétique et cela est possible, y compris avec le pétrole et le gaz à faible émission de carbone», a-t-il affirmé.
En marge de ce congrès, le ministre Bruno Jean Richard Itoua a conféré avec ses homologues de la République démocratique du Congo, Didier Bubimbu Ntubuanga, et de la Guinée Equatoriale, Gabriel Mbaga Obiang Lima, dans le cadre des rencontres win-win. Au centre des entretiens: le partage des vues sur les perspectives de l’industries pétrolière en Afrique, mais aussi et surtout, le lancement imminent du Bassin continental.
Avant la cérémonie d’ouverture du congrès, le ministre des Hydrocarbures a présidé la 42e session du conseil des ministres des pays membres de l’APPO. A cette occasion, il a annoncé la tenue à Brazzaville, courant le quatrième trimestre de cette année, du premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation.
A signaler que le CAPE est organisé depuis 18 ans. Il est considéré comme le plus grand et le plus influent événement pétrolier et gazier en Afrique.

Véran Carrhol YANGA