C’est le titre d’une anthologie poétique de 197 pages, 66 poèmes écrits par un collectif de poètes de plusieurs nationalités. Sous la direction des écrivains Exaucé Elvin Ngaba Nsilou et Ferréol Gassackys, ce recueil de poèmes à été publié l’an dernier (2020) aux éditions Renaissance Africaine, à Paris, en France. «Les mots face aux maux à l’ère de la COVID-19» est un livre qui tire son essence d’un «appel à textes lancé sur les réseaux sociaux pour offrir un baume poétique aux cœurs brisés et aux familles endeuillées par la maladie à coronavirus (COVID-19)», a expliqué l’éditeur.
L’initiative est partie d’un questionnement autour de la pandémie de COVID-19 selon lequel, «Que peut apporter la poésie, quand tout autour s’effondre tel un château de sable? Que peut apporter la poésie, quand chacun essaie de lutter contre la propagation d’un virus intrépide et sournois? Les éditions Renaissance Africaine prennent les armes poétiques pour répondre: «Apporter ce rayon de soleil, ce brin de bonheur et fantaisie qui nourrit le courage dont nous avons tous besoin», déclinent les responsables de la maison éditrice.
Pour répandre ce halo de lumière dans les âmes noircies par l’affliction causée par la COVID-19, les poètes ont rivalisé d’ingéniosité à travers quelques extraits de textes ci-après: «Fake news» d’Aubin Banzouzi: «Made in China est son nom, portez les bavettes ! il s’est déployé à travers toute la planète, il terrasse partout, partout les gens meurent, sauf les gouvernants, à ceux-ci le parasite fait allégeance. Aucun tombé dans leur rang sur tous les continents, ont-ils l’antidote? ça se saura un jour…En tout cas des cercueils vides enterrés par-ci, des malades en chiffre statistique galopant par-là, et pourtant, «aucun cas n’est grave», dixit l’homme en veste qui laisse sa blouse blanche au professeur Chloroquine.
Du côté du langage, un lexique nouveau en vogue: confinement, déconfinement, marchés domaniaux, mise en quarantaine, arme biologique, pandémie du coronavirus, le la covid-19. On s’en fout pourvu que ce spectre soit balayé, avant de décimer à grande pompe l’Afrique déjà martyr des guerres et du pillage de ses ressources naturelles…Des pourquoi et des comment fusent de partout. Certains ont attribué l’origine de la pandémie à Dieu, pour d’autres, c’est la faute de la science, de l’OMS, des grandes puissances. Ou un complot des Occidentaux contre les vieillards et les malades trop chers pour s’en occuper, afin de rester juste avec une population valide et productrice. La COVID-19, on s’en fout, pourvu que le spectre soit balayé. Quand tout se saura en attendant les rumeurs, quand les masques seront abandonnés».
«Confession de virus» de Pierre Ntsemou: «Que l’homme qui se trouble fixe bien dans le rétroviseur de sa vie son regard pour voir tout le gâchis fait autour de lui pour que la rixe, contre ce peuple invisible chez lui, il espère la gagner sans coup férir, si notre espèce il ne peut interdire son expansion sans trace ni bruit, il devrait nous laisser vivre libres, dans notre milieu qu’il soit aérien, aquatique ou bactérien. Chaque être, qu’importe le calibre qu’il a dans l’univers y joue un rôle, qui s’y frotte en perd le contrôle.»
Le recueil de poésie sur la COVID-19 coûte 15 euros, environ 10000 F.CFA.

Marcellin MOUZITA