-Parce que le soft power est la capacité d’un État à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur par un ensemble de moyens autres que coercitifs d’une part. – Parce que la diplomatie, l’attractivité de la culture, la diffusion de l’éducation, le rayonnement d’une langue ou d’un modèle de valeurs sont des vecteurs du soft power d’autre part. -Parce qu’au-delà d’agir sur les relations entre Etats, c’est aussi le moyen de renforcer un sentiment d’appartenance et de rappeler aux Congolais leurs atouts.
-Parce que l’attractivité culturelle du Congo est un terreau pour faire germer un soft power qui ne demande qu’à éclore.
-Parce que la diplomatie congolaise a autant joué un rôle important comme base arrière aux mouvements d’indépendance (Cameroun, Angola…) que dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud ou encore plus récemment dans la crise en Centrafrique, pour ne citer que ces exemples.
-Parce que la diplomatie culturelle renforcée par des festivals comme le FESPAM, le festival Brazza J’y crois ou encore les Feux de Brazza, par exemple, ont montré un aperçu de la place de notre pays en la matière.
-Parce que la rumba congolaise est déjà un patrimoine immatériel de l’humanité avant sa reconnaissance officielle par l’UNESCO, du fait de son influence sur de nombreuses musiques d’Afrique subsaharienne.
-Parce que notre histoire mémorielle est un point d’ancrage de l’histoire des peuples avec plus de 2 millions de captifs partis depuis la porte de Loango.
-Parce que le Bassin du Congo, second poumon de la Planète, joue un rôle important dans le développement durable, notamment par la biodiversité quelle abrite et par la présence de tourbières qui constituent un important puits de carbone.
-Parce que la marque Congo existe déjà, car l’évocation du mot Congo dans le monde renvoie au symbolisme de l’Afrique, et qu’il ne reste qu’à mettre en place une stratégie pour la promotion de son nation branding.
-Parce que la promotion du soft power induit un développement d’une société civile indépendante et active et révèle les talents nationaux.
-Parce que le soft power, par un processus de cercle vertueux, crée de la richesse grâce aux Industries culturelles et créatives (ICC) qui en sont le pendant économique.
-Parce que la valorisation des ICC permet la promotion de nombreux secteurs transversaux tels que l’artisanat, la musique, le cinéma, l’architecture, la littérature, le design et plus encore.
-Parce que les leviers sur lesquels opèrent cette prise de conscience de notre soft power permettent d’impliquer, de manière active, une jeunesse pleine de vitalité.
-Parce qu’après plus de 60 ans d’indépendance, l’heure est venue de construire un narratif propre.
-Parce que l’attrait du Congo et l’adhésion d’autres pays à nos prises de positions dans le concert des nations passent aussi par se souvenir de son Roman national.
-Parce que le Congo, c’est déjà des champions nationaux qui servent de phare à notre soft power. Quelques-uns à titre illustratif: Théophile Obenga (égyptologue, linguiste et historien), Serge Ibaka (champion de basket-ball), Francine Ntoumi (épidémiologiste), Youlou Mabiala (artiste-musicien), Mambou Aimée Gnali (Femme politique et romancière), Alain Mabanckou (écrivain), François Mpelé (footballeur international), Roga-Roga (artiste-musicien), ou encore Henri Lopes (Homme politique et écrivain).
-Parce que dans un monde multipolaire, les voix singulières de chaque pays peuvent plus aisément s’exprimer.
-Parce que le continent africain est celui sur lequel se focalise toute forme de prédation et de fantasme, c’est maintenant que nous devrions donner corps à ce potentiel.
-Parce que le soft power congolais doit faire échos aux différents soft powers de la sous-région, du Bassin du Congo, dans un premier temps, et ensuite de l’Afrique dans sa diversité pour que les singularités favorisent une dynamique globale.
-Parce que le soft power participe à une prise de conscience générale qui aidera les Congolais à se poser la question de savoir comment en partant de leurs valeurs propres, leurs cosmogonies, leurs imaginaires, ils peuvent laisser à l’humanité leur écot dans un ciel constellé d’appositions des rêves et d’ambitions de chaque peuple et de chaque nation.
-Parce que parler du Congo rime avec résilience, mais doit aussi rimer avec Génie.

Marien Fauney NGOMBE
Président du think tank Ateliers citoyens
du Congo