Le pallium est le symbole de la dignité archiépiscopale. A la suite de Mgr Victor Abagna Mossa, nouvel archevêque d’Owando qui a reçu le pallium le dimanche 9 août 2020, à Owando, le tour a échu dimanche 23 août 2020, à la Place mariale de la cathédrale Saint Pierre Apôtre de Pointe-Noire, à Mgr Miguel Angel Olaverri, ancien évêque de Pointe-Noire, d’être élevé à la dignité d’archevêque. Il a reçu l’imposition du pallium des mains de Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon.

Présidée au début par le nonce apostolique, la messe a été concélébrée par les évêques du Congo et de nombreux prêtres. Parmi les concélébrants, il y a eu NN.SS. Miguel Angel Olaverri, devenu archevêque de Pointe-Noire, en cours de célébration après réception du pallium et a poursuivi la présidence de l’eucharistie; Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président de la CEC; Victor Abagna Mossa, archevêque d’Owando et vice-président de la CEC, Yves Marie Monot, évêque de Ouesso, Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala; Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma; Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque coadjuteur de Brazzaville et administrateur apostolique de Dolisie; Franck Daniel Nzika, évêque d’Impfondo, et Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala; ainsi que les abbés Armand Brice Ibombo, secrétaire général de la CEC, Antonio Mabiala, secrétaire général de l’ACERAC, Alain Loemba Makosso, vicaire général de Pointe-Noire, les vicaires généraux des autres diocèses.
Rehaussée de la présence des membres du Gouvernement dont Anatole Collinet Makosso, ministre de l’Enseignement primaire, Aimé Martin Parfait Coussoud Mavoungou, ministre de la Recherche scientifique, et des autorités préfectorales. La messe a été animée par les trois chorales fusionnées de la cathédrale Saint Pierre Apôtre, ainsi que le chœur diocésain Les Amis du Grégorien.
Au début, le coryphée du jour circonscrivant le motif et l’intérêt de la célébration eucharistique, a fait savoir: «Aujourd’hui est un jour de joie, un jour de fête pour notre diocèse de Pointe-Noire, ville tabernacle de l’évangélisation, car nous passons à ce jour du statut de diocèse au statut d’archidiocèse avec son premier archevêque Mgr Miguel Angel Olaverri Aroniz et avec la création de la nouvelle Province ecclésiastique du Sud-Ouest (PESO). C’est aussi un jour de fête pour l’ensemble de l’Eglise du Congo qui va revêtir une parure neuve comptant désormais de manière officielle trois archidiocèses: Brazzaville, Owando et aujourd’hui Pointe-Noire. Signe d’une nouvelle efficacité pastorale et semence de la grâce de Dieu dans notre pays»
L’abbé Alain Bouanga, curé de la cathédrale Saint-Pierre Apôtre et chancelier de Pointe-Noire, a lu la bulle érigeant le diocèse de Pointe-Noire en archidiocèse avec création de la Province ecclésiastique du Sud Ouest qui regroupe l’archidiocèse de Pointe-Noire et les diocèses suffragants de Dolisie et de Nkayi, ayant à sa tête Mgr Miguel Angel Olaverri devenu par ce fait, le premier archevêque métropolitain. Exécutant le rite de l’imposition du pallium, Mgr Francisco Escalante Molina a déclaré: «Le pallium que je vais mettre tout à l’heure sur l’épaule de Mgr Miguel Angel Olaverri est un ornement liturgique catholique consistant en une bande de laine d’étoffe blanche dont le port est réservé aux papes, aux primats, aux archevêques métropolitains. Il est utilisé pendant les célébrations eucharistiques, pas en dehors de la messe. Il s’agit d’un tissu en laine béni par le pape le 29 juin de chaque année lors de la solennité des Saints Pierre et Paul. Le pallium symbolise un lien personnel et institutionnel avec le pape. Il est le signe de l’unité et de la communion avec le siège apostolique. Le pallium est le signe extérieur de la dignité archiépiscopale de celui qui le porte. Il évoque la brebis égarée que le bon pasteur ramène au bercail sur ses épaules. Il est le symbole de l’humilité et de l’autorité pastorale exercée en tant que service pouvant aller jusqu’au sacrifice.»
Au cours du rite, Mgr Miguel Angel Olaverri a fait la profession de foi et prononcé l’engagement de demeurer fidèle à l’Eglise catholique romaine et au Pontife romain, de veiller à exécuter les tâches des évêques avec le plus grand soin, de veiller à garder l’unité de l’Eglise universelle, de veiller à bien administrer les biens temporels de l’Eglise en particulier ceux qui sont destinés à l’exercice du culte divin, de paître vers de verts pâturages le troupeau de Dieu que l’Eglise lui a confié.
Après l’imposition du pallium, Mgr Miguel Angel Olaverri a pris le relais de la présidence de la messe.
Dans son homélie extraite de l’évangile selon saint Matthieu 13, 16-20, le nouvel archevêque de Pointe- Noire, a dépeint l’origine et le fondement de l’autorité de Pierre: «Tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur terre sera délier dans les cieux.» «Ce pouvoir de lier et de délier, l’Eglise l’a toujours interprété comme le pouvoir de pardonner les péchés. Comme membres de la communauté, nous avons tous le devoir de lier et de délier, c’est-à-dire de libérer tous ceux et celles qui sont enchaînés par le mal quel qu’il soit: la souffrance, la peine, l’exclusion, l’oppression ou encore de délier ceux qui vivent dans la dépendance de toutes sortes: dépendance du pouvoir de l’argent, du sexe, de la drogue, etc. Nous avons tous le devoir de libérer nos frères et sœurs, de les aider à devenir libres, autonomes, responsables, simples, en prenant en mains leurs propres vies. Le désir de Dieu est de nous lier à Lui et de nous lier les uns autres par une alliance d’amour. Les sondages et les enquêtes d’opinion ne datent pas d’aujourd’hui. Dans sa petite enquête Jésus demande: que dit-on de moi? Et pour vous qui suis-je?» Parlant de la personnalité de Jésus, le prédicateur a fait savoir: «Tous, que nous soyons croyants ou non croyants, nous avons une petite idée de Jésus: «il est apprécié de certains, il dérange et laisse indifférents d’autres… C’est au nom de Jésus que des millions d’hommes et de femmes ont consacré leurs vies pour libérer les opprimés de la vie. Construire l’Eglise, c’est semer le bonheur, relever les écrasés.» a déclaré le nouvel archevêque.
Peu avant la fin de la messe, l’abbé Alain Loemba Makosso, vicaire général de Pointe-Noire, a d’abord présenté au peuple de Dieu le nonce apostolique, les évêques du Congo et certains prêtres. Ensuite, M. Firmin Bozangabato, président du Conseil national de l’apostolat des laïcs du Congo (CNALC), a lu le message du préfet de Pointe-Noire adressé au nouvel archevêque.
«Nous y voyons la preuve éloquente de sa sollicitude paternelle à l’endroit de l’Eglise de Pointe-Noire», a affirmé le vicaire général de Pointe-Noire, dans son mot de remerciements, exprimant sa gratitude au Saint-Père par le biais du nonce apostolique. «Qu’il soit rassuré de nos ferventes prières pour la fécondité de son pontificat.» a-t-il poursuivi.
Ensuite, le nonce apostolique s’exprimant à son tour, a témoigné de sa joie et s’est uni au peuple de Dieu pour rendre grâce pour les bienfaits.
Mgr Daniel Mizonzo, dans son iallocution a repris certaines paroles prononcées à Owando, en y apportant quelques amendements tout en demandant au nonce apostolique de transmettre au Pape François la gratitude de l’Eglise qui est Congo pour la création des provinces ecclésiastiques et particulièrement la Province ecclésiastique du Sud Ouest (PESO) et de la nomination de son tout premier archevêque. «L’évènement que nous célébrons aujourd’hui est fort historique. C’est vraiment un signe divin malgré l’état d’urgence décrété par la pandémie du Coronavirus. Voilà pourquoi, nous en rendons grâce et gloire à notre Dieu Trinitaire.»
S’exprimant en dernier, Mgr Miguel Angel Olaverri a appelé à ce qu’une vraie solidarité spirituelle, pastorale et financière s’établisse entre les trois diocèses pour tenir compte des réalités que la pandémie a mise en évidence. «La pandémie a laissé ses traces, laissera ses traces. Nous ne sommes qu’au commencement du chemin. Il va falloir que nous, prêtres et évêques, soyons plus réalistes. Le Seigneur continuera à faire son chemin pour que l’Eglise du Congo soit plus attentive aux plus délaissés», a-t-il déclaré, tout en exprimant sa plus profonde gratitude aux autorités politiques, administratives et militaires pour l’aide reçue.

Gislain Wilfrid BOUMBA
Envoyé spécial à Pointe-Noire