Intervenue quelques semaines après les incidents de Guerguerate, qui ont contraint les Forces armées royales à installer un cordon de sécurité pour mettre un terme au blocage de la zone-tampon par une soixantaine de miliciens du Polisario, la reconnaissance du Sahara marocain, accompagnée, selon le Président américain sortant Donald Trump, de la signature d’un Accord de normalisation complète des relations du Maroc avec Israël, est une victoire pour la diplomatie du Royaume chérifien. Un «évènement historique», selon le Président américain.
Le Président Donald Trump a annoncé le 10 décembre que les Etats-Unis d’Amérique reconnaissent désormais la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cette décision, qui survient à la suite d’un échange téléphonique entre le roi Mohammed VI et le chef de l’Etat américain sortant, conforte le Maroc dans sa position sur ce dossier, dans lequel il a toujours défendu l’option de l’autonomie comme seule solution politique à ce différend.
Donald Trump a indiqué: «Le Maroc a reconnu les Etats-Unis en 1777. Il convient donc de reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental». Avant d’ajouter: «La proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour une paix et une prospérité durables»!
Le cabinet royal signale également que «les Etats-Unis d’Amérique ont décidé l’ouverture d’un consulat à Dakhla» à vocation essentiellement économique, en vue d’encourager les investissements américains et la contribution au développement économique et social, au profit notamment des habitants des provinces du Sud.
Le roi a tenu à exprimer, «en son nom et au nom de l’ensemble du peuple marocain, au Président américain sa profonde gratitude aux Etats-Unis d’Amérique pour cette prise de position historique».
Donald Trump a en outre annoncé que le Maroc a signé un accord diplomatique avec Israël pour une normalisation des relations entre les deux pays. «Une autre percée historique aujourd’hui»!, a-t-il également souligné. Nos deux Grands amis Israël et le royaume du Maroc ont convenu de relations diplomatiques complètes – une percée massive pour la paix au Moyen-Orient»! Et le cabinet royal de confirmer que «le souverain a informé le Président américain que le Maroc entend reprendre les contacts officiels avec les vis-à-vis et les relations diplomatiques dans les meilleures délais, et œuvrer à la réouverture des bureaux de liaison dans les deux pays, comme cela fut le cas antérieurement et pendant plusieurs années jusqu’en 2002».
Le roi a tenu, toutefois, à rappeler son attachement à la cause palestinienne et à la solution fondée sur deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, selon le cabinet royal, en «évoquant les positions constantes et équilibrées du royaume du Maroc au sujet de la question palestinienne». Pour le Maroc, «les négociations entre les parties palestinienne et israélienne restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit».
En sa qualité de Président du Comité Al-Qods, émanant de l’Organisation de la coopération islamique, le roi Mohammed VI a insisté «sur le respect de la liberté de pratiquer les rites religieux pour les adeptes des trois religions monothéistes, ainsi que sur le respect du cachet musulman d’Al-Qods Acharif et de la mosquée Al-Aqsa».
Le monarque a rassuré Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité nationale palestinienne. Au cours de leur entretien téléphonique, le souverain a souligné que «l’action du royaume pour consacrer sa marocanité ne se fera jamais, ni aujourd’hui ni dans l’avenir, au détriment de la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes».
Mahmoud Abbas a salué la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en la qualifiant d’acte de paix. Une réaction qui pourrait surprendre plusieurs pays qui se sont opposés à cette normalisation. «Israël a le droit de vivre en paix avec tous les pays du monde. Et pour l’Accord de paix entre le Maroc et Israël, je le salue», a déclaré le leader palestinien, dans une prise de position inhabituelle.
Reste à espérer que les développements positifs enregistrés conduisent à la réalisation de la réconciliation souhaitée. Ce qui sera à même de consolider la sécurité et la stabilité dans la région du Golfe, et de réaliser la sécurité arabe globale et le développement économique et social au profit des peuples de la région.
Le Maroc est le dernier pays arabe en date, après les Emirats, Bahreïn et le Soudan, à s’être engagé récemment sur la voie de la normalisation avec Israël.

Viclaire MALONGA