Les experts en santé publique d’Afrique et d’ailleurs se sont réunis à Brazzaville, du 27 février au 1er mars 2025, pour le premier congrès International d’Épidémiologie et de santé publique de Brazzaville (CIESPB 2025) placé sur le thème: «Des évidences scientifiques à une meilleure prise de décision». Les travaux de cette rencontre scientifique ont été ouverts par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, en présence d’une poignée des membres du Gouvernement dont le ministre de la Santé et de la population le Pr Jean-Rosaire Ibara, du représentant de l’OMS au Congo, Vincent Dossou Sodjinou, du président du comité d’organisation, le Pr Gilbert Ndziessi, et de nombreux invités venus des quatre coins du monde.

Au terme du congrès, une série de recommandations a été adoptée dont la plus importante est celle d’intégrer les évidences dans les politiques publiques, en instaurant des comités scientifiques consultatifs auprès des ministères de la Santé pour appuyer la prise de décision basée sur des données scientifiques.
Le CIESPB 2025 a été une initiative de la société médicale du Congo que dirige le Pr Richard Bileckot. En effet, les grandes décisions de santé publique dépendent de nombreux facteurs, notamment les considérations politiques, sociales, les contingences économiques, les avis et des opinions d’experts.
Cependant, la pertinence de tous ces éléments dépend des données et informations fiables et actualisées. Or, les pays africains, en général, le Congo, en particulier, sont appelés à relever plusieurs défis dans ce domaine afin d’aider les décideurs à asseoir la prise de décisions sur les évidences scientifiques. C’est dans cette perspective qu’environ 400 experts nationaux et internationaux, des chercheurs, des universitaires, des professionnels de la santé ainsi que des décideurs politiques venus de 14 pays d’Afrique et d’ailleurs, notamment de l’espace francophone, ont pris part au CIESPB 2025, dans l’objectif de contribuer à ’’ la promotion de la recherche en santé publique et au développement de l’épidémiologie en Afrique’’.
Les travaux du CIESPB 2025, placés sous la présidence du Pr Eric Maurice Leroy de l’Institut français de recherche pour le développement, membre de l’Académie de médecine et de l’Académie vétérinaire de France, a constitué un espace d’échanges, de partage d’expériences et de réflexion autour des enjeux actuels de santé publique.
Après trois jours d’intenses travaux de groupe, en panel appuyés par des communications scientifiques, les participants ont proposé une dizaine de recommandations pour une véritable promotion de la recherche en épidémiologie et en santé publique pour le bien-être des populations. Quelques-unes sont: le renforcement de la production et de l’utilisation des données probantes ; la formalisation et la professionnalisation de la discipline «L’histoire des maladies et des épidémies», afin d’éclairer les politiques de santé publique ; Intégrer la formation en épidémiologie d’intervention et en utilisation des données probantes dans les curricula des facultés de médecine, de santé publique et de gestion. On peut ajouter la sensibilisation à la culture de l’évidence scientifique; la mobilisation des ressources pour un financement accru de la recherche en épidémiologie et en santé publique par les Etats, les partenaires techniques et financiers, et le secteur privé; le suivi-évaluation des politiques de santé, en instituant des mécanismes d’évaluation périodique de I’impact des politiques publiques sur la santé des populations. «A partir des recommandations, il y aura des actions qui vont être conduites dans nos systèmes de santé et ces actions vont impacter la manière dont nous gérons nos systèmes de santé, ça c’est une évidence», s’est réjoui le président du comité d’organisation, le Pr Gilbert Ndziessi. Pour lui, cette rencontre a été un grand succès. «Nous pouvons retenir qu’il y avait un grand besoin de ce genre d’évènement dans notre sous-région Afrique centrale. Nous avons pu aborder l’ensemble des thématiques au programme, et nous sortons de ce congrès avec beaucoup de joie, parce que les objectifs ont été atteints et nous avons projeté la deuxième édition pour 2027. Ceci temoigne de l’attachement de tous à la continuité de cet évènement», a-t-il dit.

E.M.O