Mabio Mavoungou Zinga est candidat à l’élection présidentielle de mars 2021. L’annonce solennelle de cette candidature a eu lieu le 16 janvier 2021 à l’hôtel Elaïs de Pointe-Noire lors de la première conférence militante de Alliance, son parti politique. La sortie publique de cette nouvelle formation vient modifier le paysage des forces politiques nationales, notamment à Pointe-Noire et dans le Kouilou. «Gérons le Congo autrement», a martelé le président de Alliance.

Porté sur les fonts baptismaux à peine le 23 août 2020, le parti politique «Alliance» n’a point eu besoin d’une longue existence pour marquer de son empreinte la scène politique nationale. Cette formation politique a annoncé sa participation aux différentes échéances électorales, notamment la candidature de son président Mabio Mavoungou Zinga, à l’élection présidentielle de mars 2021.
L’annonce de cette candidature a été accueillie par une grande clameur de la part de nombreux militants venus assister à cette première conférence militante, aux côtés de 70 délégués des fédérations des 12 départements du Congo. Des représentants de plusieurs partis politiques invités y étaient présents.
La candidature de Mabio Mavoungou Zinga à l’élection présidentielle n’est-elle pas prématurée? N’est-ce pas perdu d’avance? De nombreux observateurs le disent. L’intéressé s’en est expliqué en disant qu’il faut y aller pour plusieurs raisons: «Tout d’abord d’un point de vue du droit, et conformément à l’article 57 de la Constitution du 25 octobre 2015, on crée un parti politique pour la conquête et la gestion pacifique du pouvoir autour d’un projet de société. Si nous refusons d’y aller, par quel autre moyen légitime et pacifique irons-nous à la conquête pacifique du pouvoir, sachant indéniablement que le coup d’état n’est pas inscrit dans notre ADN politique? Ensuite parce que celui qui combat peut perdre, tandis que celui qui ne combat pas à dejà perdu.
Dans le même ordre d’idées, on peut aussi dire que si Mokoko et Okombi avaient pratiqué la politique de la chaise vide, comment auraient-ils pu créer ce contentieux électoral socialement ravageur, politiquement incorrect et humainement incompréhensible?…Allons-y, sans se bercer d’illusions et sans servir de mutuelle d’accompagnement aux autre». Même si les résultats sont connus d’avance, a expliqué Zinga Mabio. Alliance participera aussi aux élections législatives, locales et sénatoriales.
Au-delà de l’annonce de sa candidature, on retiendra que le président de Alliance a bâti son allocution sur les trois piliers qui constituent la base programmatique et existentielle du Congo, à savoir: l’unité, le travail et le progrès. Autrement dit la devise nationale. Mabio Mavoungou Zinga a comme qui dirait dressé un état de la Nation peu reluisant; plutôt sévère mais juste dirait-on, invitant ainsi son auditoire à gérer le Congo autrement.
A propos de l’Unité nationale, le Président de l’Alliance a dit que le tribalisme ou l’ethnocentrisme sont devenus les plus grands dangers que court notre pays, car donnant des privilèges exorbitants à l’idiocratie au détriment de la méritocratie.
Il a invité tous ceux qui sont déçus par les nombreuses vicissitudes et étroitesses liées à ce fléau à le rejoindre. «Nous allons ensemble et dans la paix, au-delà de nos convictions diverses et dans l’intérêt supérieur de notre pays, sans compromission aucune, resserrer nos liens, trouver les ressorts pour nous entendre : c’est cela l’Alliance».
En ce qui concerne le travail, ce second pilier primordial sur lequel se dresse le Congo, il estime qu’il n’est que pour une minorité. Seul un jeune sur quatre travaille. Les Congolais nés ces vingt-cinq dernières années constituent un peuple de chômeurs, amis du vice. «Nous sommes devenus la république des chômeurs…Pointe-Noire paie un lourd tribut avec la ferméturede plus de 170 entreprises, soit une chute de 52% de l’activité pour 176.000 emplois directs et indirects supprimés. Il en est de même pour Brazzaville, Dolisie, Ouesso, Nkayi et Oyo», dixit Zinga Mabio.
Pour le Progrès, le troisième pilier de la République, Zinga Mabio est sans ambiguïté sur la question: dès lors qu’il n’y a pas unité et travail, il n’y a point de progrès. La somme de toutes les faiblesses ne pouvant constituer une force ou un progrès. Alors, il faut gérer le Congo autrement, a encore dit Zinga Mabio.
Par ailleurs, la question que se posent les nombreux observateurs est celle de savoir si Alliance pourrait s’imposer comme une véritable force politique nationale? C’est en tout cas l’ambition de Zinga Mabio et son équipe qui y travaillent. On sait que Alliance a sa base à Pointe-Noire et dans le Kouilou. Zinga Mabio, son président, est l’un des anciens tenors du RDPS. Un dissident (?) qui a conservé sa popularité dans le milieu jeune de ce parti, et qui pourrait se servir de sa popularité pour mobiliser davantage.

Jean
BANZOUZI MALONGA