Le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le ministère de l’Agriculture et des affaires rurales de Chine, représenté par l’ambassade de Chine au Congo, ont organisé, mercredi 20 novembre 2024 à Brazzaville, un atelier de partage des leçons apprises sur le projet des initiatives de renforcement des capacités des petits exploitants agricoles. Dans le cadre de ces initiatives de coopération Sud-Sud et triangulaire, le PAM avait bénéficié d’un appui du ministère de l’Agriculture et des affaires rurales de la Chine pour former des petits producteurs agricoles dans trois départements du pays: les Plateaux, le Pool et la Bouenza entre 2019, 2022 et 2023. Cet appui avait pour but de renforcer les chaînes de valeur agricoles et à garantir la disponibilité des produits nutritifs à des prix plus abordables. L’objectif visé a été d’apprécier les résultats atteints du projet et de tirer les enseignements sur les actions positives nécessitant une amélioration sur les enjeux à la pérennisation des acquis de cette expérience.
Les travaux ont été ouverts par Paul Valentin Ngobo, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, en présence de sa collègue Mme Edith Delphine Emmanuel, née Adouki, de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, ainsi que de He Peng, conseiller économique de l’ambassade de Chine au Congo, représentant l’ambassadeur et Sidi Mohamed Babayh, directeur pays adjoint du PAM au Congo, et d’experts chinois. Les débats ont mis en évidence les expériences réussies des trois phases qui ont abouti à la formulation des recommandations pour la quatrième phase. Le projet a permis de soutenir les artisans locaux en leur apportant une assistance technique de construction, par les artisans locaux, des machines de transformation du manioc et la formation à leur utilisation par les petits producteurs agricoles. Toute cette action a bénéficié de l’expertise de l’Académie chinoise des sciences agronomiques tropicales (CATAS), à travers le Centre de démonstration de technologies agricoles chinoises au Congo (CDTA), du Centre régional d’excellence contre la faim et la malnutrition (CERFAM) et du Centre d’excellence du PAM en Chine.

Vue de la tribune: Paul Valentin Ngobo 2è de g. à dr.

A l’ouverture des travaux, Sidi Mohamed Babayh a souligné que «depuis 2019, cette coopération a permis de former plus de 570 petits producteurs dans les départements du Pool, de la Bouenza et des Plateaux, leur fournissant des formations sur la production et la transformation du manioc et de la banane en produits locaux comme le gari, l’attiéké et l’amidon. Grâce à ce soutien, la production est passée de 27 à 100 tonnes, et les surfaces cultivées ont été étendues de 56 à 200 hectares. En parallèle, l’ouverture de nouveaux marchés, notamment via l’approvisionnement des cantines scolaires, a renforcé la viabilité économique des producteurs». Pour sa part, He Peng a souligné que «la Chine a toujours été un défenseur actif et un praticien fidèle de la coopération Sud-Sud et a toujours considéré la coopération Sud-Sud comme une priorité dans ses relations internationales et s’engage sincèrement à aider les pays en développement à améliorer leurs capacités d’auto développement. La Chine considère toujours le soutien au développement agricole en Afrique et à la sécurité alimentaire comme l’un des domaines prioritaires de sa coopération avec les pays africains. De plus la Chine est prête à partager avec le Congo les énormes opportunités du marché chinois».

A son tour, Paul Valentin Ngobo a relevé que «le développement de l’agriculture congolaise repose sur une approche intégrée, alliant production, transformation et commercialisation des produits agricoles. La commercialisation, en particulier, joue un rôle stratégique au sein des chaînes de valeur agricoles, et nous devons accorder une attention prioritaire à l’amélioration de l’accès des petits producteurs aux marchés. Entre 2019 et 2023, grâce au soutien du programme alimentaire mondial (PAM) et au financement de la Chine, notre pays a bénéficié d’un appui substantiel pour améliorer la disponibilité de produits nutritifs à des prix accessibles».
Philippe BANZ