Prendre en compte la dimension des droits humains et du genre dans l’élaboration des plans stratégiques et les documents budgétaires, c’est l’enjeu de l’atelier de renforcement des capacités des gestionnaires des programmes organisé du 18 au 19 décembre 2024 par le ministère du Budget, des comptes publics et du portefeuille public, en partenariat avec le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Le basculement du budget des moyens au budget en mode programme a connu des avancées significatives. Cependant, il a été relevé une faible prise en compte des droits humains et du genre dans les plans stratégiques et les plans budgétaires. C’est pour s’approprier les approches méthodologiques sensibles aux droits humains et au genre qu’a été organisé l’atelier de renforcement des capacités des gestionnaires des programmes. Animé par Daniel Mikahoulou, expert des Nations Unies sur la question, il a connu 80 participants environ, des directeurs des études et de la planification de tous les ministères.
«Cet atelier s’inscrit dans une démarche résolue de modernisation et d’optimisation de nos outils de planification et de budgétisation, avec pour ambition de rendre nos politiques publiques plus inclusives, plus équitables et plus efficaces. C’est un levier essentiel pour garantir un développement durable et harmonieux», a souligné Sylvain Lekaka, directeur de cabinet du ministre en charge du budget, à l’ouverture des travaux qu’il a présidée.
Désormais, tous les ministères, ainsi que la Primature doivent procéder à l’élaboration des versions préliminaires de leur projet annuel de performance (PAP). Les participants ont reconnu avoir acquis des capacités pour définir des objectifs et des indicateurs relatifs aux droits humains et au genre. «Cet atelier est venu à point nommé, parce qu’on est en train de basculer en budget de mode programme. Dans ce mode de budgétisation, il est demandé d’élaborer des outils de planification et de budgétisation qui doivent tenir compte de plusieurs aspects. Bien qu’il y ait des aspects économiques, juridiques, il y a aussi des aspects liés aux droits humains et à la dimension genre. L’année dernière nous n’avons pas tenu compte de ces aspects», a estimé Françoise Mianda, conseillère en droits humains.
L’intégration des droits humains et du genre dans le budget devient une obligation, l’Etat ayant ratifié des Conventions internationales en la matière. La Constitution de 2015 dans son préambule précise que ces Conventions font partie intégrante de la législation interne, dans le but d’améliorer la situation dans le pays et pour atteindre les résultats vers le développement, le progrès et le bien-être social.

Philippe BANZ