Le ministère de l’Economie forestière et l’ONG internationale, d’origine américaine, pour la conservation de la biodiersité, Wildlife conservation society (WCS) ont procédé, vendredi 30 août 2024, à Brazzaville, au lancement officiel du projet pilote «Initiative d’investissement pour les forêts à haute intégrité dans le parc national de Nouabalé-Ndoki en république du Congo» ou High intergrity forest initiative (HIFOR) en anglais. La cérémonie a été co-présidée par Mme Rosalie Matondo, ministre de l’Economie forestière et le Dr Chistopher Holmes, directeur régional de WCS Afrique centrale et Golfe de Guinée, en présence de Eugène S. Young, ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Congo et la représentante de l’Unesco au Congo.
La mise en œuvre de ce projet pilote va marquer une étape importante dans le développement des mécanismes financiers innovants permettant au pays de tirer le meilleur parti de ses efforts de conservation des forêts et des écosystèmes associés.
Le projet a vu le jour à la suite de la signature de l’accord de coopération entre le Gouvernement et WCS pour la gestion durable et le financement du parc national de Nouabalé-Ndoki, par le biais d’un mémorandum d’entente signé en 2023, lors de la Cop 28, à Dubaï. Selon le constat, au cours de la dernière décennie, la coopération internationale sur la conservation des forêts et en particulier le financement climatique des forêts a largement évolué autour du processus de la REDD+. Ce financement donne la priorité aux zones ayant connu une déforestation historique importante.

La protection à long terme des forêts à haute intégrité, qui ne sont pas à la limite de la déforestation, fait l’objet de moins d’attention. Les mécanismes internationaux actuels de financement climatique ne sont pas conçus pour inciter à la protection des forêts à haute intégrité. Ces forêts sont le plus souvent exclues des politiques, des évaluations financières et des programmes d’investissement qui pourraient financer leur entretien et leur préservation permanente. C’est à ce titre que WCS a proposé la création d’une nouvelle initiative de financement climatique et de la biodiversité pour les forêts à haute intégrité afin d’aider à préserver les services écosystémiques essentiels qu’elles fournissent et pour combler ce manque de financement pour le parc national de Nouabalé-Ndoki.
Le projet présenté par Louis Bernard Cheteu, un cadre de WCS, a une durée de 10 ans pour produire de nombreux services environnementaux. Son objectif est d’encourager le maintien de la régulation du climat et la conservation de la biodiversité. Le maître d’ouvrage du projet est le ministère de l’Economie forestière et le maître d’œuvre est WCS. Le promoteur du projet est le parc national de Nouabalé-Ndoki.
Le Dr Christopher Homes a signifié que WCS joue un rôle majeur dans la conservation de la faune et flore au Congo depuis plus de 30 ans, où elle a contribué à la création, l’expansion et la gestion de trois des cinq parcs nationaux. «WCS concentre son action pour la protection efficace des espèces, le bien-être des communautés locales et la gestion des parcs, mais également dans d’autres domaines comme la science, l’éducation et l’appui au développement du tourisme. HIFOR représente une opportunité unique pour la République du Congo».
Mme Rosalie Matondo a, pour sa part, souligné que «le projet HIFOR est un outil qui permet à notre pays de combler le déficit de financement pour les forêts à haute intégrité, notamment pour le cas du parc national de Nouabalé-Ndoki. Notre ambition est d’étendre à terme cette expérience à d’autres zones de conservation, si les résultats de cette phase pilote s’avéraient concluants. Nous n’avons donc pas droit à l’erreur dans cette nouvelle aventure».
A noter que le parc national Nouabalé-Ndoki est classé au patrimoine mondial naturel pour sa biodiversité. Ce parc protège les espèces emblématiques de la forêt du Bassin du Congo.
Philippe BANZ