Après son livre intitulé «Adieu mes lecteurs», sous-titré «Le Mwana ntsouka de mes livres», on pensait que l’écrivain Benoît Moundélé-Ngollo allait ranger sa plume. C’était sans compter sur le géniteur du Style qui n’obéit pas aux recommandations académiques classiques (S.N.O.P.R.A.C).

Il vient d’enrichir sa bibliographie d’un 19e ouvrage: «Mi-figue, mi-raisin?» paru aux Editions Hémar (Congo). Il a été présenté et dédicacé le 24 septembre dernier, dans la salle de conférence du Palais des congrès, à Brazzaville.
Sous-titré «Il ne faut jurer de rien», ce livre compte 209 pages. L’auteur y met à nu les maux et les travers auxquels la société est confrontée: «Des gens se permettent de s’entraîner dans des champs de cacao, en détruisant les jeunes plantes en pleine évolution, impunément». Il passe en revue la manière dont les choses sont confondues dans la société: «Les gens anormaux passent ou sont considérés pour des gens normaux».
Benoît Moundélé Ngollo relève, dans sa conversation avec le Père terrestre, l’enrichissement illicite. «Comment es-tu devenu multimilliardaire, après ton accession aux responsabilités de Président, celles de Roi, d’Empereur, celles de Maréchal, bref, celles de Pharaon des temps modernes, alors qu’avant cela, tu peinais à boucler les fin de mois, comme le font et continuent de le faire le plus grand nombre des citoyens du pays, du Royaume, de la République, ou de l’empire que tu diriges?. «Je ne comprends pas ce qui se passe, tout autour de moi. C’est pourquoi, je voudrais le comprendre, afin que je cesse d’avoir des maux de tête.»
Toutefois, l’auteur a insisté: «Mi-figue, mi-raisin?», c’est la prudence, l’équilibre. Il s’interroge sur ce qu’il a fait et sur ce qu’il n’a pas fait. Cet ouvrage de 16 textes est révélateur, car il traduit, d’un côté, la mauvaise manière de gérer et comment se conduire au sein de la société. «Dans tous les Gondwanas, où vivent aussi les gens intègres, qui luttent en pratique et non en théorie contre les antivaleurs, quand un Président–fondateur rit, tous les Mahamanes rient, en racontant des Mahamaneries qui sont des conneries». Il met en lumière les problèmes et les actes négatifs que les hommes commettent dans la gouvernance de la cité.
Que pensez-vous de ce que vous écrivez, la peinture que vous essayez d’esquisser sur la société congolaise? «Moi, je suis un croyant, Dieu m’a doté de la conscience, du discernement, ensuite de la liberté de choisir. Il m’a donné le discernement pour discerner le bien et le mal. Donc, j’essaye, en discutant avec Lui, de savoir où est le bien, et où est le mal.»
«L’auteur puise dans le patrimoine commun, dans la culture commune, des éléments propres qui lui permettent de construire un discours nouveau», a commenté le Pr Mukala Kadima-Nzuji, éditeur du livre.
En voyant comment les choses continuent à se passer, Benoît Moundélé-Ngollo s’interroge sur le choc de la civilisation, tout en déduisant que ce thème peut être traité à l’infini, tant que les problèmes qu’il soulève demeurent et demeureront sans solutions valables et définitives.
A noter que la modération de la cérémonie a été assurée par le
Pr Grégoire Lefouoba.

Issa BILAL-ECKY
(Stagiaire)