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QUESTIONS ORALES A L’ASSEMBLEE NATIONALE : «Le Congo n’est pas en cessation de paiement», affirme Anatole Collinet Makosso

QUESTIONS ORALES A L’ASSEMBLEE NATIONALE : «Le Congo n’est pas en cessation de paiement», affirme Anatole Collinet Makosso

Une séance des questions orales avec débats au Gouvernement s’est tenue à l’Assemblée nationale le 17 décembre dernier sous le patronage d’Isidore Mvouba, son président. Les questions d’actualité nationale étaient au cœur des préoccupations des députés, adressées à sept ministres.

Sept députés seulement ont interpellé le Gouvernement conduit par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso sur des préoccupations qui affectent les Congolais. Telles la flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché, soulevée par Jean Paul Kimba; l’obligation des pouvoirs publics de respecter et de protéger les citoyens. «Ces principes fondamentaux sont mis à mal par l’état d’obsolescence et de délabrement constaté dans l’univers carcéral congolais. Et surtout par le fait que les concitoyens continuent de trouver la mort alors qu’ils se trouvent en détention dans les commissariats et geôles du pays», a dénoncé Jérémie Lissouba, après avoir rappelé les dispositions de l’article 8 de la Constitution et le caractère sacré de la personne humaine et son droit à la vie.
Digne Elvis Tsalissan-Okombi, président du parti UMP, est revenu sur le financement des partis politiques pourtant prévu par la loi. «Il se trouve que depuis le début de cette législature, le Gouvernement viole cette disposition de la loi mettant ainsi en difficulté l’expression de la démocratie», a-t-il déploré.
La saisie et la mise aux enchères du patrimoine immobilier du Congo pour défaut de paiement de la taxe foncière en France et dans bien d’autres pays, a constitué la toile de fond de la question de Constant Ferréol Ngassaki, à l’endroit du Premier ministre.
Le député Sylvain Samba a interpellé le ministre Honoré Sayi sur la rareté de l’eau dans certains quartiers de Brazzaville et sur sa mauvaise qualité.
Quatre questions étaient destinées au Premier ministre. Dans ses réponses, Anatole Collinet Makosso a fait savoir que 19 partis politiques ont bénéficié d’un financement de l’Etat entre 2017 et 2019 qui se chiffre à 224.460.000 F.CFA. «Les difficultés de trésorerie ont fait que cette subvention ne soit plus payée», a-t-il expliqué, tout en promettant que ce problème trouvera une solution au cours de l’année 2022.
S’agissant de la question de Jérémie Lissouba, il a indiqué que le Gouvernement était conscient de la situation peu reluisante en milieu carcéral. «Oui, nos commissariats sont bondés de nos jours. Cela traduit le niveau de la délinquance juvénile et la difficulté que nous avons tous à prendre en main notre jeunesse à commencer par la première cellule d’organisation sociale qu’est la famille. Toutes ces difficultés sont imputables à l’Etat qui doit veiller à la non-défaillance du ministre de la famille», a expliqué Anatole Collinet Makosso, sans occulter la responsabilité des commissariats de police.
Sur la saisie et la mise aux enchères du patrimoine congolais en France et bien d’autres pays, le Premier ministre a reconnu les faits. «Six immeubles ont été saisis à Paris courant 2916. Cinq immeubles ont pu bénéficier de la main levée et ne sont plus sous les mains de la justice. La bataille judiciaire est en cours pour le dernier immeuble», a-t-il ajouté.
Après avoir rassuré le député Constant Ferréol Ngassaki, le Premier ministre lui a demandé ainsi qu’à tous les Congolais, de ne pas continuer à penser que le Congo est en état de cessation de paiement. «Je ne veux pas que ce genre d’expression soit utilisée dans nos conversations. Tout est en train d’être mis en œuvre pour que le Congo retrouve entièrement son patrimoine».
Réagissant sur la flambée des prix des denrées alimentaires, le ministre d’Etat, ministre du Commerce, des approvisionnements et de la consommation, Alphonse Claude N’Silou, a commencé par esquisser l’origine de cette hausse des prix. Et a indiqué les prix actuels des denrées alimentaires sur le marché à la date du 18 décembre 2021.
Interpellé sur la rareté et la mauvaise qualité de l’eau dans certains quartiers de Brazzaville, le ministre Honoré Sayi a dégagé les facteurs endogènes qui sont à l’origine de cette situation: la pose de nouveaux réseaux et divers raccordements d’arrimage à l’ancien réseau; la vétusté du réseau de distribution existant dans les vieux quartiers de la ville; les diverses pannes des équipements de production et de distribution avec souvent les difficultés d’approvisionnement des pièces névralgiques; la mauvaise situation financière de La Congolaise des Eaux (LCDE).
Parmi les facteurs exogènes, il a cité les difficultés d’alimentation en électricité très intermittente; le ravinement érosif dans les quartiers périphériques qui mettent des canalisations à nu et les exposent à des déboitements et destructions surtout lors de passage de véhicules lourds ou par des actes d’incivisme de certains citoyens; la forte dégradation de la qualité de l’eau brute suite aux pluies diluviennes qui occasionnent les arrêts de production, etc.
Répliquant au ministre d’Etat Alphonse Claude N’Silou, le député Digne Elvis Tsalissan-Okombi a estimé que les prix donnés par le ministre d’Etat relevaient de l’imaginaire. «Ces prix n’existent que dans la tête de ceux qui vous les ont donnés. Ils sont faux, la réalité est tout autre sur le marché», a-t-il dit.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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A propos de l'auteur

Editorial

Le pays change, nous aussi

Même quand l’Histoire avance, il nous arrive de ne pas toujours en distinguer les séquences. Nous sommes entrés dans ce mois des douleurs où il nous arrive souvent de pleurer séparément, parfois en union, deux morts illustres de notre Panthéon national. Il y a 46 ans en effet, le Président Marien Ngouabi et le Cardinal Emile Biayenda étaient assassinés à quatre jours d’intervalle l’un de l’autre.

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