La chambre haute du Parlement a tenu le 21 février 2025, une séance des questions orales avec débats au Gouvernement conduit par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso. Les travaux étaient présidés par Pierre Ngolo, président du Sénat.
Cette séance a principalement porté sur les questions d’électricité et sur le déficit enseignant, auxquels les ministres concernés et le Premier ministre ont tenté de répondre. Depuis la délégation de la gestion du service public de distribution et de commercialisation de l’électricité par affermage, les agents de l’E2C expriment leur mécontent, tandis que la population se montrent inquiète.

Le Premier ministre a justifié la situation. «Nous avons exonéré certaines personnes des factures et fixé le niveau de tarification parce que c’est notre société. L’Etat a investi dans les barrages. Les révisions des turbines doivent se faire tous les cinq ans. Nous n’avons pas les moyens pour les entretenir tous ces barrages, et l’Etat ne peut pas soutenir ce rythme. Il est donc nécessaire de structurer ce secteur en libéralisant la distribution et la commercialisation. La société ne gérera plus que le patrimoine», a-t-il déclaré.
Anatole Collinet Makosso a tenté de nuancer ses propos. Selon lui, le décret autorisant autorisation de la délégation de la gestion du service public de distribution et de commercialisation de l’électricité a été signé le 12 octobre 2023. «Nous n’avons entendu aucun bruit à ce moment-là. Un an après, on veut s’opposer», a-t-il regretté.
Il a indiqué que les garanties avaient été mises en place pour protéger les travailleurs et les consommateurs, annonçant l’application d’un tarif social et la continuité des conditions juridiques des employés.
Le Premier ministre a également sollicité l’implication des parlementaires pour aider le Gouvernement à faire passer ses messages auprès des populations. «Sinon, nos syndicats, les populations ou même les acteurs politiques pourraient prendre le pays en otage à travers des problématiques simplement mal formulées ou mal comprises, alors qu’elles sont salutaires pour le développement du pays», a-t-il averti.
Concernant le déficit en enseignants, il a rappelé que le pays traîne cette question depuis 1986. Les enseignants contractuels représentent 54% du personnel, ce qui est considérable, alors que des recrutements ont lieu chaque année. Mais, qui recrute-t-on?.
Les nouvelles recrues sont souvent des proches de ceux qui recrutent, au détriment des enseignants expérimentés exerçant sur le terrain depuis bien des années, moyennant des bourses souvent versées avec retard.
Ces nouvelles recrues se retrouvent dans les administrations, n’ayant pas la qualification d’enseignant.
Anatole Collinet Makosso a proposé de s’asseoir afin de s’interroger sur ce déficit. En effet, les rares enseignants recrutés se retrouvent à l’ENAM pour changer de carrière ou occupent des postes dans les ministères ou autres structures comme conseillers, attachés ou collaborateurs, nommés par ceux qui se plaignent du déficit enseignants.
Le Premier ministre a annoncé que l’entrée par voie de concours à la Fonction publique débutera en 2026. «Les quotas d’intégration seront réservés uniquement à tous ceux qui sortent des écoles de formation. C’est maintenant qu’il faut prendre les grandes décisions», a-t-il conclu.
KAUD