La coalition au pouvoir en RD Congo qui réunissait le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien Président Joseph Kabila Kabange et Cap pour le changement (CACH) du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a volé en éclats. Cela est la conséquence d’interminables crises qui ont jusqu’ici déchiré cette plateforme de la majorité. Le Président congolais a annoncé dimanche la nomination prochaine d’un «informateur» chargé d’identifier une nouvelle majorité.

Fini donc le suspense concernant ce sujet qui a été à l’origine des blocages dans la marche du pays. En décidant de rompre avec son prédécesseur, Félix Tshisekedi a ainsi dévoilé les conclusions des consultations politiques qu’il a menées trois semaines durant avec l’objectif de sortir de la crise politique provoquée par les tensions qui l’opposaient depuis près de deux ans à son partenaire de coalition.
Le chef de l’Etat congolais a dressé le constat d’échec de la coalition au pouvoir après énumération des points de convergence qui ont émergé au cours de ces trois semaines de consultations, qui se sont déroulées du 2 au 25 novembre 2020, avec au menu la lutte contre l’impunité, l’insécurité et la corruption, la nécessité de réformes électorales ou encore de la perspective d’un recensement national.
Pour remédier aux blocages dans le fonctionnement du pays, Félix Tshisekedi a expliqué ne pas souhaiter se «résoudre au statu quo», et a annoncé la nomination d’un «informateur», chargé d’identifier une nouvelle majorité qui lui sera plus favorable. Cette option, inscrite dans la Constitution du pays, n’avait pas été en vigueur au début de son mandat, en janvier 2019. Il compte aussi sur le ralliement de Modeste Bahati Lukwebo, sénateur du FCC et chef de file de l’Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A), deuxième force politique de la coalition de Joseph Kabila, rejeté par une partie du FCC depuis sa candidature concurrente à celle d’Alexis Thambwe Mwamba pour la présidence du Sénat, en juillet 2019.
Du côté de Joseph Kabila, ses partisans semblent ne pas baisser les armes. Après avoir accusé CACH «d’acheter les députés» pour former cette majorité, le FCC se réserve le droit de saisir la justice. Cependant, si Félix Tshisekedi a expliqué ne pas souhaiter se «résoudre au statu quo», et a annoncé la nomination d’un n’obtient pas cette majorité, il n’exclut pas de recourir à des élections anticipées. Il se réserve le droit d’user «des prérogatives constitutionnelles qui lui sont reconnues», pour revenir vers le peuple et demander une majorité.

Aristide Ghislain NGOUMA