Les représentants des évêques catholiques et des pasteurs protestants ont été reçus par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, samedi 21 juin 2025 à Kinshasa. Une réunion au cours de laquelle les religieux lui ont remis leur rapport de mission après trois mois de consultations tous azimuts dans le cadre de leur projet de Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands-Lacs.
Après trois mois de consultation au pays, à l’étranger et avec les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo-Mouvement 23 (AFC/M23) à Goma, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC), les épiscopats catholiques et protestants de RDC, ont enfin remis leur rapport.
Initialement prévue jeudi 19 juin, la rencontre a finalement été repoussée de deux jours par le chef de l’Etat, ce qui n’a pas permis à deux figures-clés du clergé congolais d’être présentes: le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa et le président de la CENCO Mgr Fulgence Muteba Mugalu, retenus respectivement à Rome et à Lubumbashi.
Confronté à un conflit ouvert dans l’Est du pays et à une remise en cause de sa gestion du dossier par l’opposition, le président congolais semble avoir appuyé l’initiative des deux épiscopats à l’occasion de cette réunion. Mais il «marche sur des oeufs», a confié un de ses proches conseillers, du fait que «l’initiative des évêques et des pasteurs fasse l’unanimité au sein de l’opposition. Mais comment l’épouser sans se poser de questions?», s’est-il interrogé, rappelant que certains opposants à Félix Tshisekedi sont soupçonnés d’intelligence avec le Rwanda et l’AFC/M23, tout en assurant que ce dernier reste disposé à accompagner l’initiative des Eglises.
Mgr Donatien N’shole Babula, secrétaire général de la CENCO a affirmé que la principale avancée de la réunion réside dans la décision prise de mettre en place une équipe de travail en charge de l’approfondissement du projet de Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands-Lacs. Sa mission sera d’«essayer de bien planifier les choses pour les étapes suivantes, car il existe de nombreux préalables à harmoniser», a précisé pour sa part Eric Senga, secrétaire général et porte-parole de l’ECC.
«Le plus important pour nous est d’atteindre les résultats qui peuvent aider le pays à être unifié, pacifié et réconcilié».
Porté conjointement par les Eglises catholique et protestante, le pacte vise à restaurer la cohésion nationale dans le contexte politique et sécuritaire actuel en RD Congo. Un projet face auquel certains caciques du régime affichent aussi leur opposition.
A.-P. MASSAMBA