Des six membres d’une délégation dépêchée par la présidence de la République comprenant d’anciens chefs de guerre, pour négocier la paix avec les miliciens qui écument le Nord-est du pays et qui sont auteurs de graves exactions à l’encontre des populations civiles ont été pris en otage.

Dans la délégation des six membres, il y avait des personnages comme Thomas Lubanga, Germain Katanga et Floribert Ndjabu, d’anciens chefs de guerre de l’Ituri jugés à la Cour pénale internationale (CPI). A entendre le général Johnny Luboya, gouverneur militaire de la province de l’Ituri, «il semble qu’ils ont été retenus par leurs interlocuteurs». Le gouverneur a assuré qu’ils seront «libres de mouvement» mais «ne sont plus joignables au téléphone depuis mercredi».
Ces émissaires du président Félix Tshisekedi ont été retenus dans la localité de Bambou qui constitue la base des miliciens. Ils ont été retenus par leurs interlocuteurs lorsque l’armée congolaise a émis des frappes d’artillerie près de cette localité.
Bien qu’ils soient privés de liberté, «toutes les informations reçues rassurent que les membres de la task force sont bel et bien vivants et bien portants. La task force appelle la population congolaise en général et de l’Ituri en particulier au calme, car les démarches pour leur retour évoluent très bien», a indiqué la délégation. Depuis jeudi 3 mars dernier, tous les téléphones des membres de la délégation sont fermés.
L’an dernier, cette même délégation avait réussi à obtenir la reddition de plus 1500 miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), mais faute d’encadrement et de prise en charge effective dans le cadre de leur démobilisation, désarmement et réinsertion au sein de la société, les miliciens armés avaient regagné la brousse où ils fomentent des massacres en séries des citoyens qui ne demandent que la paix pour mener à bien leurs activités routières, pour leur subsistance.
L’Ituri est en proie à des violences considérées par les Nations unies comme des crimes contre l’humanité. Les violences sont alimentées dans cette province riche en or par notamment la milice CODECO qui prétend défendre les membres de la communauté Lendu. Cette milice est accusée d’avoir mené plusieurs attaques, en 2021, dont notamment celles contre les camps de déplacés.

Gaule D’AMBERT