Initiative du Pr Michel-Alain Mombo, enseignant-chercheur, égyptologue et secrétaire général de l’Université Marien Ngouabi(, le laboratoire de recherche en égyptologie dénommé «Thot Medou», «les paroles de Thot», dieu égyptien de l’écriture dans la civilisation de l’Egypte ancienne, a officiellement été ouvert au public estudiantin et aux chercheurs, vendredi 29 octobre dernier à Brazzaville.

A l’occasion de cette ouverture officielle, une conférence-débat a été animée par le géniteur du laboratoire autour du thème : «La théologie de l’Egypte pharaonique revisitée. Le verbe et l’écriture dans l’équilibre des mondes (3000-1085 av. J.-C.)». En présence du doyen de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (FLASH), Omer Massoumou, du Pr Théophile Obenga, égyptologue, des enseignants et doctorants de l’Université Marien Ngouabi. La modération était assurée par le Pr Jean-Félix Yékoka, enseignant-chercheur au département d’histoire à la FLASH.
L’orateur principal a décliné l’objectif de cette conférencedébat. Pour lui, il s’est agi d’«annoncer au monde universitaire brazzavillois, qu’au sein de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines, nous avons ouvert avec l’autorisation de la hiérarchie, un laboratoire d’égyptologie, Thot Medou, les paroles de Thot…Thot étant le dieu de l’écriture, cela signifie qu’il indique un chemin : celui du travail, de la réflexion. C’est le thème même qu’il faut, pour désigner ce laboratoire. C’est un lieu de travail, un lieu de réflexion», a expliqué le Pr Michel-Alain Mombo. «Et nous connaissons l’importance de la civilisation de l’Egypte ancienne, pour la connaissance des civilisations négro-africaines. Toutes ces civilisations ne peuvent pas être comprises, si on n’a pas une maîtrise de la civilisation de l’Egypte pharaonique. Même si, certains auteurs ont voulu faire croire que la civilisation égyptienne n’est pas une civilisation nègre, en réalité, toutes les études l’ont montré, il s’agit d’une civilisation nègre. D’abord par sa géographie, l’Egypte a pour origine le sud, donc le Soudan, un terme arabe (el sudan) qui signifie noir. Kemet qui veut dire : le pays des noirs. Noirs pas par rapport à la terre, mais par rapport à leur peau. C’est donc une civilisation qui va essaimer d’autres civilisations à travers le monde. C’est pourquoi nous avons voulu aller au bout de cette ambition, celle d’ouvrir ce laboratoire», a soutenu le Professeur Mombo. Car, «je suis aujourd’hui Professeur titulaire, mais comment fonctionner avec ses disciples, si nous n’avons pas un lieu de réflexion, un lieu de travail», a-t-il poursuivi.
La particularité du laboratoire d’égyptologie Thot Medou, réside dans le fait de travailler essentiellement sur les textes anciens, les textes anciens de la civilisation de l’Egypte sous l’antiquité, sur sa religion, etc. Pourquoi ? «Parce que cette civilisation nous permet de connaître notre propre civilisation», selon lui.
Le Pr Théophile Obenga qui a félicité et encouragé cette initiative, estime que le mal de l’Afrique est avant tout rattaché à «un problème de conscience historique». Les Africains connaissent mal leur histoire. Il est donc impérieux pour les Africains, à l’image des Chinois, de cerner les contours de leur histoire pour poser les fondements du développement de l’Afrique.
Logé dans l’enceinte du complexe universitaire Bayardelle (FLASH), le laboratoire interdisciplinaire Thot Medou accueille tous les étudiants et chercheurs en lettres et sciences humaines, mais concerne surtout ceux ayant un niveau assez avancé (master et doctorat). Il est un lieu d’échange qui leur permettra d’avancer dans leurs recherches.

Marcellin MOUZITA