Le Gouvernement congolais par le truchement de son Premier Ministre, Clément Mouamba, a annoncé récemment les mesures relatives au deuxième palier du déconfinement. A cette occasion, il a notamment été fait l’annonce de l’ouverture des bars sans restriction et de l’ouverture des lieux de culte avec limitation du nombre de participants à chaque célébration. La limitation à 50 personnes du nombre de participants à chaque célébration est incompréhensible pour les églises dont le rôle dans la stabilité sociale et l’éducation morale, éthique et spirituelle dans notre pays n’est plus à démontrer.
L’Eglise, justement elle, représentative d’une frange, à mon avis la plus importante de la population congolaise, au lieu de lui donner l’occasion et les moyens de participer très efficacement à la lutte contre le COVID-19, semble reléguée au second plan.
Dans l’histoire de notre Nation, l’Eglise chrétienne est une institution qui a toujours été consultée ou a toujours partagé son point de vue sur les questions fondamentales auxquelles le pays s’est trouvé confronté. A ce titre, l’Eglise est une institution républicaine avec laquelle il faut compter et composer.
Depuis l’apparition de la pandémie à Covid-19 et la batterie des mesures prises par le Gouvernement, l’église congolaise dans son ensemble s’est montrée très citoyenne, disciplinée été exemplaire, ayant fait observer auprès de ses fidèles, l’ensemble des mesures prises par le gouvernement.
La limitation à 50 personnes du nombre de participants à un office religieux n’est pas une mesure efficace de lutte contre le Covid -19, quand il n’y a aucune régulation pendant les jours de marchés domaniaux.
Cette mesure n’est pas non plus efficace lorsque l’on autorise l’ouverture des bars sans dispositions particulières, sans aucune régulation et sans aucun contrôle.
Les conditions actuelles de fréquentation des marchés domaniaux et des bars sont, à mon avis, une exposition beaucoup plus grande à la propagation du Covid-19 que la célébration des messes et cultes dans les églises du Congo dans les conditions que personne n’ignore.
La propagation de la pandémie à Covid-19, au regard de la menace permanente qu’elle représente pour la santé des populations et de nos économies doit, certes, continuer à nous interpeller tous, mais il demeure fondamental que les populations et l’église, à travers laquelle elles sont nombreuses à se reconnaitre, soit également associées à la discussion et à l’adoption des mesures restrictives des libertés fondamentales.
Au nom de la lutte contre le Covid-19, le gouvernement ne doit pas ignorer le fait que la Constitution congolaise garantit au citoyen congolais, notamment la liberté de culte.
De la même manière que l’Eglise est responsabilisée au quotidien pour éduquer la jeunesse du pays et le peuple de Dieu, pour faire de lui un bon citoyen, de la même manière il est fondamental de responsabiliser l’Eglise dans l’organisation de ses cultes et offices religieux dans le contexte de la pandémie Covid -19, sur la base d’un protocole à convenir.
Les enjeux et les défis induits par cette pandémie sont nombreux. Le gouvernement, bien que responsable en premier lieu devant son chef, mais surtout devant le peuple, n’y parviendra pas tout seul.
Par ailleurs, existe-t-il une commune mesure entre les nuisances sonores des «ngandas», bars et autres «VIP» en comparaison avec les célébrations de culte ou offices religieux? Cette interrogation mérite réflexion.

Un Citoyen ordinaire
et préoccupé