De nouveau le microcosme s’agite. Les échéances électorales de 2026 sont encore loin, mais les états-majors sont pris du syndrome de la fébrilité. La perspective de ces élections qui marqueront la relève de la garde, un changement de générations des dirigeants si ce n’est une alternance prudemment guidée et sous contrôle pour éviter les dérapages, occupe du monde. La manœuvre habile vise à éviter au pays les agitations qui, souvent, accompagnent les passages de témoin. Le plus spectaculaire s’est vu chez les sécurocrates.
Le départ en retraite du général Jean-François Ndengué, Directeur durable de la police ; celle du général Philippe Obara : tous deux relevés de leurs fonctions de manière réglementaire, confirme bien que le pays tourne une page. Et il le fait de manière ordonnée, ce qui est une bonne chose. Il n’est pas banal, en effet, que dans un pays comme le nôtre, si fortement impacté par l’empreinte tribale, les relèves se fassent en concordance avec les lois du travail.
Mais il y a aussi dans l’air comme un sentiment de délabrement qui interroge. La multiplication des grèves : au CHU, à l’Université, à la Société des transports publics, à la mairie centrale, à la caisse des retraites, à la SOPECO etc… interroge sur la manière dont le changement de garde s’opèrera au niveau social. Phénomène qui relevait il y a quelques mois encore des lignes rouges infranchissables, les retards de salaires ne sont plus une question taboue, même chez les fonctionnaires. Les caisses de l’Etat sont vides.
Nous sommes dans une situation délicate où le pays se plaint de tout : du manque d’eau et d’électricité, de sécurité carante, d’éducation publique déficiente, etc… De quoi sera fait demain? Dans les réseaux sociaux, cette question revient de manière lancinante, même retournée et formulée autrement: où va le pays?
Albert S. MIANZOUKOUTA