La Journée nationale de plaidoyer en faveur de la riposte contre le VIH/SIDA et la tuberculose, organisée le 27 juin 2025 à Brazzaville sous l’égide du ministère de la Santé et de la Population, a pris un tournant solennel avec l’intervention de Lionel Caruana, gestionnaire du portefeuille du Fonds mondial au Congo. S’appuyant sur un partenariat institutionnel solide, avec l’appui du PNUD et le financement du cycle 2024‑2026, le message adressé aux autorités congolaises est sans équivoque : honorer la contrepartie nationale, faute de quoi, les avancées menacées risquent de s’effondrer.
D’où pour Adama Dian-Barry, représentante résidente du PNUD au Congo, «Nous avons voulu que la journée de plaidoyer sur le VIH/SIDA et la Tuberculose (…), soit un moment de réflexion collective sur une problématique de santé publique qui affecte de manière invisible et sans distinction de rangs, de classe sociale ou de niveau de revenu».
M. Caruana a salué les progrès réalisés grâce à une coopération renforcée entre l’Etat congolais, le PNUD et le Fonds mondial : «Sur la table, il y avait des fonds… ces résultats sont le fait de cette collaboration», a‑t‑il déclaré.
En tout, 90 millions d’euros ont été mobilisés pour la période 2024‑2026, couvrant la riposte conjointe contre le VIH/SIDA et la tuberculose. Mais cette générosité reste conditionnelle : le Congo doit verser un cofinancement de 14 millions d’euros, soit environ 9 milliards de francs CFA (3 milliards par an).
L’appel lancé par le Fonds mondial souligne l’enjeu vital du respect de cette contrepartie. Faute de quoi : 20. 000 personnes vivant avec le VIH risquent de se retrouver sans traitement d’ici à fin 2026, 4.000 patients tuberculeux pourraient être privés de soins essentiels ; 20 % de la population se verront refuser la distribution de moustiquaires dans les semaines à venir, etc.
Ces statistiques démontrent à quel point un simple retard budgétaire peut se transformer en urgence sanitaire massive, menaçant des vies et fragilisant la confiance dans le système de santé.
Au-delà, l’absence de paiement de la contrepartie expose le pays à une sanction lourde : le Fonds mondial envisage déjà de suspendre ses contributions pour la période 2027‑2029.«Les pays qui honoreront leur financement seront privilégiés… Nous attendons impatiemment que le Congo honore sa contrepartie… », a dit le représentant du Fonds mondial.
Le ministre Jean Rosaire Ibara a rappelé les avancées réalisées : 14. 370 cas de tuberculose détectés en 2023, avec un taux de succès thérapeutique de 82 % ; 44. 112 personnes vivant avec le VIH sous traitement en 2024, contre 26. 030 en 2019. Le nombre annuel de décès liés à la maladie est passé de 8. 600 à 6. 300. Toutefois, l’équilibre reste fragile sans l’engagement permanent du Gouvernement congolais. En conclusion, Lionel Caruana a exhorté le Gouvernement : «honorez votre engagement financier, respecter le cofinancement, c’est garantir l’accès aux traitements et prévenir l’effondrement de la riposte.»
La journée a aussi été marquée par la remise officielle du laboratoire national de référence en microbiologie au Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT). Équipé d’appareils de diagnostic rapide de dernière génération, ce laboratoire permettra non seulement d’accélérer la détection des cas de tuberculose, mais aussi d’améliorer le suivi épidémiologique.
Le PNUD, avec le concours du Fonds mondial, a également doté le système national de véhicules spécialisés pour le transport des déchets médicaux et voitures destinées aux districts sanitaires du pays. A cela s’ajoutent la pose de la première pierre pour la réhabilitation complète du siège du Programme national de lutte contre le SIDA(PNLS) à Brazzaville, etc.
Gaule D’AMBERT







