Basée à Kinkala, chef-lieu du département du Pool, Juste Mad (Justine Emilie Madieta à l’état-civil) est promotrice, productrice culturelle, styliste-modéliste, peintre et opératrice scénique congolaise de renommée internationale. Elle a séjourné à Pointe-Noire où elle a pris part à la Foire de l’entreprenariat féminin qui s’est déroulée du 4 au 11 mars 2023, à la Chambre de commerce. Avant de quitter la ville océane, cette artiste aux multiples casquettes s’est prêtée à nos questions. Elle a annoncé la tenue en juin prochain à Kinkala, de l’acte 2 du Salon des arts et de la mode du Pool (SAM-POOL) dont elle est la génitrice.

*Avant de venir à Pointe-Noire, vous avez pris part, du 16 au 23 décembre 2022, aux Ateliers sur le raphia à l’hôtel Pefaco Maya-Maya, à Brazzaville. Comment les choses se sont-elles passées?
** Je tiens d’abord à préciser que ces rencontres visaient à promouvoir le raphia congolais. Le ministère de l’Artisanat a, en effet, constaté qu’au Congo, nous avons notre tissu, le raphia, qu’il faut promouvoir. J’ai, à cette occasion, participé à un documentaire sur le raphia, dans le cadre des échanges culturels. La délégation du ministère de l’Artisanat est venue m’interviewer à Kinkala, afin qu’on puisse vendre ce tissu congolais. Les choses se sont bien passées. J’ai participé aux ateliers et les gens ont beaucoup apprécié le documentaire. Tout s’est bien passé. Tant et si bien qu’on avait reçu la visite du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso. Il était venu voir comment nous étions en train de travailler sur le raphia congolais.

*A Pointe-Noire, vous avez pris part à la Foire de l’entreprenariat féminin, du 4 au 11 mars dernier, à la Chambre de commerce. Pouvez-vous nous en dire davantage?
** Cette rencontre était organisée par l’entreprise BDK, sous le thème «L’ère du numérique». Parce qu’il y a beaucoup de femmes aujourd’hui qui ne savent pas, par exemple, qu’il existe les réseaux sociaux, qu’il y a beaucoup de choses qui changent, en ce qui concerne le numérique. Cette rencontre était marquée par des causeries-débats, des ateliers de fabrication du savon, pour aider la jeune fille à se prendre en charge, il y avait des ateliers de fabrication de sacs en tissus, etc. Nous avons aussi assisté, le 8 mars, à des panels concernant la Journée internationale des droits de la femme. Plusieurs femmes du monde y ont participé par visioconférence, grâce au partenariat avec l’Union européenne. Tout s’est bien passé.

*Juste Mad est l’organisatrice du Salon des arts et de la mode du Pool (SAM-POOL). A quand la deuxième édition et que prévoit le programme?
**La deuxième édition se déroulera à Kinkala, du 21 au 24 juin 2023. Ce sera sous le signe de la tradition, qu’on appelle chez nous ‘’Bokoko’’. Donc, on va essayer de repartir à la source. Parce que beaucoup de gens ont perdu nos traditions. L’événement connaîtra la participation des délégations de Pointe-Noire, de Brazzaville, de Boko et de Mindouli. Le rendez-vous sera placé sous le patronage du ministère de l’Artisanat. Nous sommes en train de travailler sur le programme, mais je peux déjà vous dire qu’il est prévu une table-ronde, un défilé de mode, une causerie-débat et une exposition.

*Pour finir, auriez-vous un message, un appel?
**Je profite de vos colonnes pour lancer un appel: demander aux ressortissants du Pool de s’unir à nous qui avons des idées pour faire des choses. Ils doivent venir auprès de nous afin qu’on puisse travailler ensemble. Parce qu’il y a un adage qui dit: un seul doigt ne peut pas laver la figure. Donc, l’union fait la force. Nous devons nous unir afin que nous puissions promouvoir la tradition congolaise et plus particulièrement, l’originalité du Pool.

Propos recueillis par
Véran Carrhol YANGA