Prélude à la Journée internationale de lutte contre le SIDA, et dans le cadre de la semaine internationale de dépistage du VIH organisée du 22 au 28 novembre, il s’est tenu vendredi 26 novembre 2021 au siège du Comité de coordination nationale (CCN), à Brazzaville, sous l’égide du directeur exécutif du Réseau national des associations des positifs du Congo (RENAPC), Jean-Pierre Mahoungou, un atelier de formation des journalistes sur le thème: «Les approches différenciées du dépistage et l’importance du dépistage communautaire démédicalisé».

Cet atelier a réuni sept journalistes de divers organes de presse locale sur dix prévus pour faire d’eux des alliées dans la promotion et la communication liée au dépistage communautaire médicalisé du VIH. Il a eu pour objectif spécifique d’accroître sa visibilité, en mettant un accent particulier sur les populations clés: les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les filles du trottoir (PS), les personnes détenues dans les prisons et autres lieux de rétention, etc. Les personnes en détention sont des hommes, des femmes et des personnes transgenres qui sont incarcérées, de manière provisoire ou permanente. En lieu de détention, il est observé de nombreuses pratiques susceptibles d’exposer ces personnes à des risques d’infection à VIH comme l’utilisation commune d’outils tranchants, les rapports sexuels consentis ou forcés, la circulation des drogues injectables…
C’est pour rendre visibles les actions menées par le RENAPC que les journalistes ont été édifiés sur le rôle des communautaires dans le traitement pour tous suivant l’atteinte des 90,90,90 de l’ONUSIDA: 90% de personnes connaissent leur statut sérologique, 90% de personnes infectées dépistées sont mises sous traitement anti rétroviral durable et 90% des personnes infectées suivent le traitement et ont une charge virale indétectable.
Il ressort de cette formation que les hommes ayant des rapports sexuels entre eux, les filles de joie (PS) au Congo préfèrent se faire dépister dans des communautés puisqu’ils ne souffrent d’aucune stigmatisation et discrimination. Ils y sont bien accueillis et bien compris.
La formation, animée par Brice Evina, point focal et facilitateur et le Dr Carel Ervane Goma, s’est articulée autour des connaissances générales sur le VIH/SIDA, le dépistage communautaire démédicalisé du VIH et les populations clés, cibles de ce dépistage.
Pour les formateurs, le VIH-SIDA au Congo est généralisé et surtout féminisé. En 2020, a indiqué Brice Evina, le taux de prévalence dans la population de 15 ans et plus était estimé à 3,6% selon l’ONUSIDA. «Selon l’enquête de séroprévalence et suivant les indicateurs du SIDA au Congo, la pandémie reste féminisée avec un ratio de prévalence femme/homme de 2, 3% chez les adultes et de 3,6% chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans», a-t-il souligné. En ce qui concerne l’importance du dépistage communautaire démédicalisé du VIH, a poursuivi Brice Evina, la stratégie permet d’atteindre un large public. Les communautaires sont à l’écoute des populations clés et assurent un lien avec un ou des centres de santé pour une prise en charge. La séroprévalence chez les hommes ayant des rapports sexuels entre eux est de 41,2%, d’après une étude ayant porté sur 1 271 personnes à Brazzaville et Pointe-Noire. L’incidence des maladies sexuellement transmissibles est de 42,1%, selon l’enquête couplée à la sérologie du VIH chez les populations clé en 2018.
Le dépistage communautaire démédicalisé du VIH permet d’atteindre une cible plus large afin de minimiser les risques de contamination du SIDA, qui est un problème majeur de santé publique au Congo. Il offre des services fixes et mobiles à la demande du public. A Brazzaville, les services sont offerts au site du RENAPC et à Pointe-Noire derrière la mairie de l’arrondissement Mvou-Mvou, a dit Brice Evina, le point focal.
Clôturant l’atelier, Jean-Pierre Mahoungou a remercié les médias nationaux qui ont aidé les membres du RENAPC, pendant la période de rupture des antirétroviraux au Congo.

V.M.