Les médecins de la deuxième vague formés à Cuba (37e promotion de la faculté des Sciences de la santé) ont prêté serment le 12 septembre dernier au Palais des congrès, en attendant l’aboutissement du processus de leur intégration à la Fonction publique. La cérémonie a été patronnée par Gilbert Mokoki, ministre de la Santé et de la population, en présence d’Hervé Iloki, président de l’Ordre national des médecins; Richard Bileckot, inspecteur général de la santé, et du recteur de l’Université Marien Ngouabi.

Sur les 370 médecins qui forment cette deuxième vague, 107 ont été retenus par les Forces armées congolaises (FAC) pour y exercer en qualité d’officiers médecins. «Reste 263 médecins qui doivent subir un stage de consolidation des compétences dans les hôpitaux de Brazzaville et de Pointe-Noire, en attendant leur intégration dans la Fonction publique. Ils seront pris en charge dans le quota de recrutement de 2022 où nous disposons de plus de 1000 places. Suffisamment pour consommer l’effectif des médecins disponibles actuellement», a expliqué Gilbert Ndziessi, directeur général de l’administration et des ressources humaines.
Le ministre Gilbert Mokoki a d’abord rappelé que la médecine tient une place de choix dans l’amélioration de la santé de la population et que l’Ordre national des médecins a un rôle primordial à jouer, avant d’inviter le Pr Hervé Iloki, à procéder à la cérémonie de prestation de serment.
Ce serment, a rappelé le Pr Hervé Iloki, est une obligation professionnelle. «Non seulement, il vous engage à exercer avec probité votre métier de médecin, mais aussi, vous prenez un engagement vis-à-vis de l’Etat», a-t-il dit, tout en indiquant que tout médecin avant d’exercer en République du Congo, doit être inscrit à l’ordre. Pour cela, «Il faut que vous puissiez prêter serment», a-t-il précisé.
Au nom de tous les impétrants, le représentant de la deuxième vague des médecins formés à Cuba, a lu le serment d’Hippocrate. La main droite levée en signe d’adhésion et d’assurance du respect du code de déontologie du métier, ils ont de façon unanime et synchronisée, validé le serment d’Hippocrate, comme l’exige la profession.
Prenant acte, au nom du conseil national de l’ordre des médecins de ce serment, Hervé Iloki les a reconnus aptes à exercer la médecine en République du Congo, à condition d’être inscrits à l’Ordre.
Dans leur mot de remerciement, ils ont, à travers leur représentant, dit leur reconnaissance au Président de la République qui leur a donné l’opportunité de devenir médecins. Tout comme à l’égard du Gouvernement cubain qui, en dépit des difficultés et dans le respect des engagements financiers par l’Etat congolais, a continué à mettre en œuvre leur programme de formation.
Pour eux, l’accueil médiatisé qui leur a été réservé à leur retour au pays, en octobre 2021, avait fait naître le sentiment que le pays les attendait pour le servir. «Malheureusement», ont-ils regretté, «notre profession est devenue une profession d’aventure».
Selon eux, le ministère de la Santé les a laissés dans une situation qui ne leur permettait pas d’exercer. Pour cela, ils ont lancé un appel au Président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Santé pour accélérer leur processus d’intégration dans la Fonction publique.
Ils ont par ailleurs déploré le fait que les stages d’imprégnation annoncés n’aient toujours pas démarré. «Le décor au minima dans lequel se tient cette cérémonie, reflète nos préoccupations. Tous les ingrédients sont réunis pour laisser penser que le Gouvernement se préoccupe peu de la situation des médecins et du personnel de santé formés à Cuba», ont-ils fait savoir.
Rétorquant à ces propos, le ministre Gilbert Mokoki pense qu’il serait dommage que ceux qui les ont envoyés en formation ne puissent pas être conscients que le Congo a besoin de médecins. «Pensez cela, c’est ne pas comprendre ce que c’est que la gouvernance de ce pays», a-t-il affirmé.
«Je vous comprends. Ce que je peux vous assurer, c’est que nous sommes en train de tout faire pour que les ressources soient disponibles et que vous fassiez vos stages. Nous ne voulons pas, en aventuriers, dire quelque chose qui ne va pas être réel. Je comprends parfaitement votre impatience. De grâce, je vous demande encore un peu de patience. Ne pas le dire, c’est vous mentir. Faites preuve de maturité et de compréhension», a-t-il exhorté.

Cyr Armel YABBAT-NGO