L’Onchocercose ou cécité des rivières est une maladie parasitaire causée par un ver filaire. Celui-ci se transmet à l’homme par les piqûres des simulies infectées. La maladie sévit dans six pays membres de la CEMAC, dont le Congo où deux grands foyers représentent plus d’un million de personnes potentiellement exposées: le foyer du bassin du fleuve Congo et son affluent le Djoué, et le foyer du bassin du fleuve Kouilou-Niari.

Pour l’éliminer, le Congo avait soumis un projet d’appui à l’élimination de l’Onchocercose, dans le cadre du projet de ‘’lutte contre les maladies tropicales négligées’’ en Afrique centrale. Fruit de la coopération entre la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et le Gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, ce projet développe une approche de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) dans les pays de cette zone économique.
Le projet d’appui à l’élimination de cette maladie est coordonné par le ministère de la Santé, à travers le Programme national de lutte contre l’Onchocercose. Il a été lancé officiellement le 12 août à Brazzaville, par le Dr Lambert Kitembo, médecin coordonnateur de l’Unité de coordination des programmes et projets au ministère de la Santé. C’était au cours d’une réunion qui a regroupé entre autres le représentant du CIESPAC, les directeurs départementaux des soins et services de santé du Niari, de la Bouenza, du Pool et de Brazzaville, les représentants ou responsables des districts sanitaires et le directeur exécutif de l’ONG AAISC/AMSCO.
Le lourd fardeau causé par l’Onchocercose a poussé le ministère de la Santé à élaborer et à adopter en 2018 un plan directeur quinquennal de lutte contre les MTN 2018-2019. «Les priorités stratégiques choisies pour lutter contre ces maladies au cours de ce quinquennat sont la mise à l’échelle des interventions de lutte, des traitements et des capacités de prestation de service des programmes MTN; le renforcement de la planification axée sur les résultats, de la mobilisation des ressources et de la pérennité financière des programmes nationaux de lutte contre les MTN; le renforcement de l’appropriation par le Gouvernement de la sensibilisation, de la coordination et des partenariats; le renforcement du suivi, de l’évaluation, de la surveillance et de la recherche», a déclaré le Dr Lambert Kitembo, en lançant officiellement le projet.
Faisant l’historique de l’Onchocercose au Congo, le Dr François Missamou, épidémiologiste, a dit que cette maladie est endémique dans deux grands foyers au Congo: le foyer du bassin du fleuve Congo et son affluent le Djoué, et le foyer du bassin du fleuve Kouilou-Niari. Environ 1.169.280 personnes sont exposées. 1.144 communautés/villages dans 19 districts sanitaires bénéficient des TIDC. Vers 2013, l’objectif du programme de lutte contre l’Onchocercose a connu un changement, c’est-à-dire du contrôle de l’élimination on est passé à l’éradication, selon l’expertise de l’OMS.
Deux défis sont à relever à cet effet. Le premier, renforcer les TIDC dans toutes les zones méso ou hyper endémiques à l’Onchocercose, et le second, étendre les TIDC dans les zones hypo endémiques à l’Onchocercose (zones majoritairement co-endémiques avec la loase), en renforçant la mise en œuvre des traitements de masses à l’ivermectine; en réalisant les évaluations épidémiologiques de l’Onchocercose et en mettant en place un système de surveillance entomologique.
L’objectif général du projet, a indiqué Marlhand Hemilembolo, Mph/santé publique, est de contribuer à l’élimination de l’Onchocercose dans les deux foyers endémiques (19 districts sanitaires). Les objectifs spécifiques étant de renforcer la mise en œuvre des traitements de masse à l’ivermectine; réaliser les évaluations épidémiologiques de l’Onchocercose et mettre en place un système de surveillance entomologique.
Pour le bien mener, il est prévu entre autres l’achat du matériel et équipement de bureaux, l’Organisation des réunions annuelles de validation des rapports, des formations/recyclages des agents de santé; la collecte des données par biopsie cutanée exsangue (BCE) dans les localités du bassin du fleuve Congo et du Djoué (4 DS du Pool et 4 DS de Brazzaville), la collecte des données par biopsie cutanée exsangue (BCE) dans les localités du bassin du fleuve Kouilou-Niari (4DS de la Bouenza et 1 DS du Pool). La stratégie principale retenue est ‘’la distribution massive des médicaments à base communautaire, une fois par an dans toutes les communautés méso ou hyper endémiques à l’Onchocercose seul ou encore co-endémiques Onchocercose et filariose.’’
Le coût global du projet est de 400. 413.519 de F.CFA. La gestion financière est assurée par l’ONG AAISC/AMSCO.

Viclaire MALONGA