Dans le cadre de la campagne ‘’Octobre rose’’ dédiée à la sensibilisation sur les cancers de la femme, l’Union des femmes des médias du Congo (UFEMCO), une organisation créée il y a quelques semaines, a initié une matinée d’échanges au profit des femmes des médias et celles d’autres catégories socio-professionnelles sur l’importance du dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. C’était le mercredi 16 octobre 2024 à la librairie ‘‘Les manguiers’’ à Brazzaville. Cette activité s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre des activités de l’UFEMCO.
Dans son mot de bienvenue, Durly Emilia Kidissa Gankama, présidente de l’UFEMCO, a rappelé le rôle crucial que peuvent jouer les femmes journalistes congolaises dans la bataille contre les cancers du sein et du col de l’utérus et bien d’autres cancers. «En tant que femmes des médias, notre quatrième pouvoir nous sert à informer, éduquer. Alors notre rôle ne s’arrête pas seulement, qu’à être de simples communicatrices. A travers nos micros, nos caméras et nos plumes, nous avons le devoir de casser les barrières.», a-t-elle dit.
Cette rencontre placée sur le thème: «Les femmes des médias, voix de la lutte contre le cancer du sein et du col de l’utérus», a eu pour objectif d’informer les femmes sur les facteurs de risque pour leur prise de conscience et l’importance du dépistage.
La communication sur le dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus a été faite par le Pr Alexis Fortuné Bolenga Liboko, oncologue médical au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville. Pour lui, ce genre d’initiative est à prendre pour réduire l’incidence et la morbidité liée aux cancers du sein et de l’utérus: «J’ose croire que le message délivré permettra à tout un chacun de partir vers le dépistage pour s’assurer que l’on n’a pas de lésions précancéreuses et se faire contrôler pour éviter la survenue du cancer un jour», a-t-il dit.
Le conférencier a expliqué que le cancer du sein est un problème mondial de santé publique. En 2022, on était autour de 2 millions de nouveaux cas, et 6.606 le nombre de nouveaux décès. Au Congo, la même année, selon l’OMS, on a enregistré 530 nouveaux cas avec 241 décès. «Voyez que c’est énorme et ça reste un problème important pour les familles.On s’est dit que plus tôt on détecte le cancer du sein, mieux on guérit de cette pathologie, parce que ça nous évite la douleur des traitements: la chirurgie avec la mutilation, avec les infections et autres ou la radiothérapie, alors qu’au Congo ça ne fonctionne plus, il faut forcément sortir du pays, 3 millions par-là. Les traitements par chimiothérapie avec leur coût et leurs effets secondaires, à ce moment-là c’est assez compliqué. L’idéal serait de se prêter au dépistage», a indiqué le Pr Bolenga Liboko.
Il a exhorté les femmes à être sensibles à la santé de leurs seins. «Je recommande aux femmes à partir de 25 ans de faire de l’auto-palpation et dès qu’on remarque quelque chose de se prêter au dépistage pour éviter de se retrouver dans une situation de cancer à des stades avancés qui éloignent de la guérison», a exhorté le cancérologue.
Il a précisé que le cancer du sein touche aussi les hommes, mais à une faible incidence. Pour l’éviter, il a préconisé, entre autres comportements: une bonne hygiène alimentaire (consommation de fruits et légumes); éviter une alimentation riche en graisse animale et la pratique régulière de l’activité sportive.
S’agissant du cancer du col de l’utérus, deuxième au Congo, il se transmet par voie sexuelle par un virus appelé ’’Papilloma virus’’. Pour ce cancer, le vaccin constitue aussi un moyen pour l’éviter. Il doit se faire entre 9 et 14 ans avant que la jeune ne puisse avoir les premiers contacts sexuels, mais le dépistage reste le remède le plus sûr, a martélé l’exposant.
Entre autres signes d’alerte, des saignements anormaux en dehors des menstrues, des saignements purulents.
Les deux cancers touchent de milliers de femmes à travers le monde et sont les plus répandus chez la femme congolaise. Le cancer est une maladie évitable et guérissable si un diagnostic est posé tôt. Moments d’échanges enrichissants, cette conférence a permis aux participants, pour la plupart des femmes, de lever le doute sur les contours de cette maladie. Toutes leurs préoccupations ont trouvé des réponses, qui feront d’elles de véritables relais au sein de la communauté pour réduire tant soit peu le nombre grandissant de malades du cancer.
Pour rappel, l’UFEMCO est une organisation professionnelle des médias qui promeut la compétence féminine et la protection des femmes exerçant le métier de journaliste au Congo.
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