Dans le cadre du partenariat entre le Congo et la Banque mondiale, à travers le projet KOBIKISSA, le ministère de la Santé et de la population vient d’acquérir un deuxième lot de médicaments d’usage et des consommables, jeudi 24 octobre 2024 à Brazzaville. C’est Raphael Issoïbeka, directeur départemental des soins et services de santé de Brazzaville qui a réceptionné le don à la Centrale d’achat de médicaments essentiels et produits de santé (CAMEPS) à Mpila.

Ce lot d’une valeur de près de 554 millions de FCFA arrive après celui réceptionné le 29 décembre 2023, à l’hôpital de base de Makélékélé. La valeur totale des médicaments prévus à mettre à la disposition des formations sanitaires est évaluée à près de 800 millions de FCFA. Une autre quantité des médicaments est attendue dans un proche avenir. Pour le coordonnateur du projet KOBIKISSA, le Dr Darius Mbou Essié, cette dotation des médicaments essentiels et génériques aux formations sanitaires n’est pas une action isolée. Elle fait partie d’un maillon d’actions qui a été pensée comme une stratégie pour renforcer «notre système de santé. Cette stratégie comprend l’allocation des fonds d’investissement attribués aux formations sanitaires pour une valeur de près de 4 milliards de FCFA ; l’évaluation de leurs performances, suivie des paiements des virements. Une telle action vient pour aménager les finances des formations sanitaires parce que d’un côté, il y a la dotation en médicaments qui représente 50 % des dépenses de fonctionnement des centres de santé et de l’autre, le paiement de la prime de motivation et la dotation en équipements de première nécessité. On peut se permettre de dire qu’à travers le projet KOBIKISA, le ministère de la Santé sécurise le système de santé», a-t-il dit, tout en rappelant que les dépenses de la santé alourdissent les charges des ménages. 40 % de leurs revenus sont dédiés aux dépenses de santé. «Cet appui est un moyen de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des populations».
Le coordonnateur de Kobikisa a précisé que l’évaluation des performances faite dans les formations sanitaires a révélé que la gestion des médicaments n’est pas reluisante. Il y a 3,5% seulement des formations sanitaires sur l’ensemble du pays qui peuvent disposer des médicaments essentiels.
Le ministre de la Santé, en remettant ces produits de santé, a insisté sur la notion de bon usage de ces médicaments. «Nous voulons soulager la charge des ménages qui est à 40 % des dépenses de santé pour des revenus tout à fait bas. Si ce lot des médicaments peut soulager, c’est tant mieux, parce que c’est un besoin primordial pour la population.»
Le directeur départemental des soins et services de santé de Brazzaville a promis en faire bon usage. «En dépit de la conjoncture difficile du pays, je puis rassurer que ce deuxième lot des médicaments sera utilisé à bon escient. Un établissement des soins doit avoir des médicaments, même si ce n’est pas l’unique denrée. Mais, quand vous avez la disponibilité en médicament, cela veut dire que vous prenez en charge correctement les patients», a souligné Raphaël Issoïbéka, qui a d’ailleurs rassuré la population: «Nous allons traiter des patients comme on le fait toujours. Si vous avez une pathologie qui correspond aux médicaments livrés, on vous les donnera, mais si la pathologie ne trouve pas réponse par rapport à cette quantité de médicaments, nous sommes obligés de prescrire une ordonnance pour rétablir votre santé».
Il a, en outre, soumis une doléance au ministre de la Santé que sur les dix districts sanitaires de Brazzaville, malheureusement le district sanitaire de l’île Mbamou n’est pas pris en compte, avec quatre CSI et l’hôpital pédiatrique Marien Ngouabi.

Philippe BANZ

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