L’humanité célèbre le 28 mars de chaque année la Journée mondiale contre l’endométriose. C’est l’occasion de faire connaître cette maladie potentiellement invalidante pour les femmes et encore assez méconnue du public. L’endométriose se caractérise par des douleurs chroniques aiguës au niveau pelvien, des ballonnements ou de la fatigue pendant les menstruations; lors des rapports sexuels ou encore au moment d’uriner. Cette affection peut entraîner des problèmes de fertilité chez la femme.
Selon les sachants, il s’agit d’une pathologie gynécologique chronique, qui se caractérise par le développement de la muqueuse interne utérine (endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant parfois d’autres organes du corps. Des fragments d’endomètre se déposent alors sur les ovaires, la vessie, le rectum, le péritoine (membrane qui recouvre les viscères) et peuvent provoquer des douleurs au niveau du bas-ventre et d’autres symptômes fonctionnels selon leur localisation.
L’endométriose est une pathologie encore peu connue, aux formes multiples et dont l’évolution et l’intensité varient d’une femme à une autre. Son diagnostic, parfois difficile, est encore trop souvent tardif: 7 ans en moyenne. Dans le monde, 190 millions de personnes seraient touchées par l’endométriose, soit près de 10% des femmes, en 2023 selon l’OMS.
Les médecins spécialistes de l’endométriose s’accordent à dire que la maladie toucherait 1 personne menstruée sur 10. Ce chiffre concerne les personnes pour qui le diagnostic a été posé. Il est donc probable que ce chiffre soit minimisé, selon l’enquête ‘’EndoVie’’ réalisée par l’ONG française EndoFrance en janvier 2020. L’endométriose peut apparaître dès les premières règles et durer jusqu’à la ménopause.
Ses facteurs de risques
Bien qu’il ait été établi que l’endométriose ne survient que chez certaines personnes; il existe des facteurs qui augmentent le risque de développer la maladie, tels l’âge précoce des premières règles ou des facteurs génétiques et environnementaux. Des travaux scientifiques font aussi le lien entre une prédisposition génétique et la survenue de la maladie. Citons également les facteurs liés au mode de vie et aux perturbateurs endocriniens. En effet, les polluants chimiques, appelés perturbateurs endocriniens (PE) et qui en raison de leur similitude structurelle avec les hormones naturelles sont capables de les imiter, perturbent la fonction endocrinienne. Ces perturbateurs endocriniens, comme les dioxines, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les pesticides et les métaux lourds ont la capacité d’interagir avec les protéines de transport des hormones ou de perturber les voies métaboliques.
Au Congo, les pouvoirs publics, les ONG de promotion de la santé et les professionnels de santé ne communiquent pas assez sur cette pathologie, pourtant elle frappe 1 femme sur 10 dans le monde. La preuve, la Journée célébrée le 28 mars à l’échelle mondiale, n’a pas eu d’échos au Congo.
Germaine NGALA et De Grâces MATOKO (Stagiaire)