Faisant partie intégrante des figures qui ont promu la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (SAPE), mouvement culturel basé sur le culte de l’habillement, l’amour de l’étoffe, Francos Uomo, le dandy de Bacongo (François N’Kodia à l’état-civil), est décédé lundi 3 février 2025 à Brazzaville, à l’âge de 84 ans.

Habitant de Bacongo, le deuxième arrondissement de la capitale, considéré comme le haut-lieu de la Sapologie au Congo, dans sa jeunesse, il est passé par plusieurs clubs culturels, tissant ses relations jusqu’à Poto-Poto, dans le 3e arrondissement. Sous la colonisation française, il a travaillé comme gendarme et infirmier, en Oubangui-Chari (actuelle République Centrafricaine). De retour au Congo, il évolue à l’Institut Pasteur de Brazzaville, jusqu’à sa retraite. Après avoir travaillé dans une compagnie de vente de véhicules (CSSO) comme agent commercial, il se lança dans les affaires. Mais, son grand penchant pour la sape le rendra célèbre avec des sobriquets qui marqueront chaque époque de sa vie: Salomon; Capo di Tuti Capi; Francos De Kodia et Francos Uomo…
Malgré sa vieillesse, il quitte ce monde avec un cœur de jeune, pour son goût à la mise vestimentaire, ses contacts avec les jeunes, aux relations publiques et à l’ambiance. Grand artiste, Jean De Moranga lui a dédié un poème ‘’Quand la noblesse. Du cœur épouse l’élégance’’, alors que Sosthène Samba lui a consacré une chanson de salsa, une musique qu’il adorait. Son nom figure également dans des ouvrages consacrés à la sape, une série d’artistes-musiciens du pays et d’ailleurs l’ont également chanté comme Rapha Boundzeki, Papa Wemba, Koffi Olomide, Emeneya Kester…

Alain-Patrick MASSAMBA