Les pays africains et la communauté internationale ont commémoré dimanche 15 novembre 2020 la 9e édition de la Semaine africaine de la sécurité routière instituée par l’Union africaine, et la Journée internationale de solidarité et de souvenirs avec les victimes des accidents de circulation de la route au monde, décrétée par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Au Congo, la célébration de ce double évènement a eu pour thème unique: «La pratique d’une conduite disciplinée et courtoise, gage de sécurité et de protection pour tous les usagers». Dans une déclaration, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre des Transports, celle-ci a appellé tous les conducteurs de véhicules à concilier une pratique individuelle avec celle d’autrui pour tendre vers une conduite disciplinée et courtoise au volant.
A l’échelle mondiale, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un million deux cents cinquante mille personnes décèdent chaque année sur les routes par accident de circulation. Ce nombre, a indiqué Mme Ingrid Ghislaine Ebouka-Babackas, est en stagnation depuis 2007 en dépit d’une croissance constatée entre 2010 et 2013, de 4% de la population mondiale, et de 16% du nombre de véhicules immatriculés. Ces résultats encourageants sont consécutifs aux actions menées ces dernières années en faveur de la sécurité routière pour sauver des vies.
Le taux de mortalité routière les plus élevés sont constatés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, notamment en Afrique. En effet, la région africaine enregistre les taux de mortalité dus aux accidents, les plus élevés avec 26,6 décès pour 100 mille habitants. A l’échelle nationale, le réseau routier congolais a enregistré, selon les statistiques produites par les unités spécialisées de la force publique, 30.782 accidents corporels entre 2014 et 2019, dont 12.676 accidents entre 2010 et 2014, et 18.106 accidents entre 2015 et 2019.
Le bilan de l’accidentalité comparé pour les 2 périodes ciblées 2010-2014 et 2015-2019 indique: une montée décennale de 30% des accidents corporels sur le réseau routier nonobstant une baisse de 33% du nombre de véhicules immatriculés; une montée de 16,23% du nombre de victimes tuées, avec un corolaire; une montée de la létalité de 9,28 à 11,32%, c’est-à-dire du nombre de victimes par rapport à la population du Congo.
Parmi les facteurs de risques d’accidents conventionnels à la base de ces sinistres se trouvent des méfaits tels que l’excès de vitesse, les dépassements hasardeux, les défaillances du système technique de véhicules. L’on note, en outre, aujourd’hui «sur notre réseau routier, des comportements inciviques caractéristiques de risques d’accidents non conventionnels: jet de pierre contre un véhicule, altercation en pleine voie, insultes au volant…à titre d’illustrations», a souligné la ministre des Transports.
Face à un tel drame, a dit Mme Ingrid Ghislaine Ebouka-Babackas, le Gouvernement exprime sa profonde compassion aux familles de toutes les victimes des accidents de la route. Il renouvelle son engagement à promouvoir les bienfaits de «la pratique d’une conduite disciplinée et courtoise sur nos routes» par des campagnes d’information, de sensibilisation des usagers et par le renforcement de la signalisation routière. Toutefois, a-t-elle dit, il veillera à l’observance par tous, des prescriptions du code de la route par la mise en œuvre stricte du volet coercitif de la législation en vigueur. Il s’emploie à l’arrimage systématique du cadre national règlementaire aux normes internationales en matière de sécurité routière, pour sauver des vies.
«Nous devons insister sur le fait que certains comportements favorables à la sécurité, sont réglementés, mais d’autres règles sont non codifiées. Elles doivent relever tout simplement du bon sens: la politesse, le respect des usagers vulnérables et la tolérance pour les erreurs des autres, la facilitation des mouvements des uns et des autres, dans les conditions difficiles de circulation», a-t-elle fait savoir.
Le Gouvernement appelle tous les conducteurs de véhicules à préserver non seulement les vies humaines «mais aussi notre patrimoine routier, fruit des efforts et des sacrifices de la Nation», a souligné la ministre des Transports.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA