Le ministère de l’Agriculture par l’entremise de son projet d’appui au développement de l’agriculture commerciale (PDAC) a organisé à Brazzaville du 27 au 30 octobre 2020, un atelier de sensibilisation sur les enjeux et les défis de la sécurité sanitaire des aliments à travers une étude réalisée en 2019 pour le pays. Les travaux ont été placés sous la présidence du ministre d’Etat Henri Djombo, ministre de l’Agriculture en présence de Mme Irène Mboukou-Kimbatsa, Dr ingénieur en Ecologie, Conseiller du Président de la République, chef de département de l’agriculture et Jean Martin Bauer, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Congo, assurant l’intérim de la FAO.

L’analyse de l’étude présente une photographie peu flatteuse de la sécurité alimentaire au Congo. Le pays doit se doter d’instruments juridiques modernisés et institutionnels adéquats pour l’émergence d’un système national de contrôle de la sécurité sanitaire d’aliments respectueux des paradigmes internationaux, a recommandé et conclu l’étude. Le Gouvernement doit élaborer des politiques et des stratégies relatives au contrôle.
C’est Mme Hélène Coulibaly, Dr vétérinaire, experte internationale en sécurité sanitaire des aliments qui a présenté les résultats de l’étude. Le dernier jour a été consacré à une séance plénière de la restitution et de l’évaluation des contributions apportées à l’étude pour améliorer le système congolais de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. Cette étude a aussi mis en lumière l’insuffisance des connaissances des ressources humaines. C’est ainsi qu’il a été jugé opportun d’orienter ces journées sur un contenu commun privilégiant le développement des bases internationales fondant les principes et les composantes de la sécurité sanitaire des aliments et sur un contenu plus spécifique pour que chaque secteur, public, privé et société civile, ait la conscience de la problématique et des attentes lui revenant.
A la lumière des échanges, les participants ont pu acquérir des connaissances en grandes lignes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier les principes qui régissent l’accord sanitaire et phytosanitaire, l’accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC) et une connaissance générale de la commission Codex alimentaire, qui depuis 1962 est un programme mixte entre la FAO et l’OMS. Ils ont également amélioré leurs connaissances dans l’analyse des risques alimentaires et les éléments essentiels à un système national de contrôle des effectifs.
Jean Martin Bauer du PAM, a révélé que selon l’OMS, les aliments impropres à la consommation contenant des bactéries, des virus, des parasites ou encore des substances chimiques nocives provoquent plus de deux cent maladies, allant de la diarrhée au cancer. «On estime que chaque année près d’une personne sur dix dans le monde tombe malade et que 420.000 d’entre elles en meurent. Les producteurs, les transformateurs, les transporteurs et les préparateurs des denrées alimentaires doivent mettre en place des autocontrôles au niveau des points critiques de la chaîne alimentaire afin de maîtriser les risques pour la sécurité sanitaire des aliments de la production primaire à la consommation finale. Les consommateurs ont droit à une nourriture saine et nutritive», a-t-il dit.
«Cette importante étude avait fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement, notamment à l’occasion de nos différents échanges avec certains partenaires internationaux comme la Banque mondiale. Afin de permettre à la République du Congo de choisir son système national de contrôle de la sécurité alimentaire, nous avons sollicité l’appui de la Banque mondiale, à travers le PDAC pour l’aboutissement de ce projet», a déclaré Henri Djombo. Ce travail, a-t-il poursuivi, devrait continuer notamment dans le cadre du Comité ad hoc de suivi de l’étude relative à l’élaboration du plan d’action national de sécurité sanitaire des aliments.

Philippe BANZ