La session de formation des Commissions épiscopales axée sur l’autonomisation s’est tenue du 9 au 11 décembre 2020 au Centre interdiocésain des œuvres (CIO), à Brazzaville. Elle a réuni La Semaine Africaine, la Commission épiscopale de l’éducation chrétienne (CEEDUC), la Commission épiscopale pour les migrants et les réfugiés (CEMIR), la CARITAS Congo, la Commission Justice et paix, l’Imprimerie Saint Paul, l’Académie Catholique de Brazzaville pour l’éthique (ACCABE), l’Enfance et la jeunesse, la Commission de la Famille, le Conseil national pour l’apostolat des laïcs du Congo (CNALC), ainsi que les bureaux nationaux des mouvements d’apostolat (Confrérie cardinal Emile Biayenda, Sainte Rita, Archiconfrérie Saint Michel, Supplique, les fraternités féminines, le Renouveau charismatique, les aumôneries militaires et universitaires, les membres du secrétariat général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) et des structures spécialisées de l’Eglise), à raison d’un représentant par structure, mesures barrières obligent. L’ouverture des travaux était présidée par Mgr Daniel Mizonzo, président de la Conférence épiscopale du Congo, assisté de l’abbé Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC.

MM. Brice Anicet Maléla et Raoul Sika ont présenté le chronogramme de la session en précisant les objectifs, le plan de travail, la méthodologie et les résultats attendus.
La gestion des biens communs dans l’Eglise a été la communication inaugurale présentée par l’abbé Lambert Kionga, secrétaire général adjoint et gestionnaire de la CEC. Le gestionnaire ou le comptable est une personne qui se donne le temps de contrôler tous les mouvements d’une entreprise personnelle ou communautaire, les mouvements d’entrée et de sorties des biens, a-t-il rappelé. Pour cela, deux exigences s’imposent de la part du gestionnaire ou du comptable: la connaissance et l’état d’esprit. En effet, la gestion ou la comptabilité répond à un certain nombre de règles de lois pour rendre l’activité scientifique. Et par état d’esprit, il faut une certaine maîtrise, une certaine équité devant le bien personnel ou le bien d’autrui. Le bien commun est ce vers quoi toute personne ou toute communauté doit tendre. C’est l’ensemble des biens d’une communauté.
Le code de droit canonique qui régit l’Eglise catholique romaine substitue au terme «bien commun» celui de «biens temporels» ou «biens ecclésiaux». Tous les biens temporels appartiennent à l’Eglise universelle, au siège apostolique et aux personnes juridiques. Les biens et les finances sont toujours à référer aux finalités pour lesquelles l’Eglise possède des moyens temporels. Il s’agit d’organiser le culte divin, d’assurer au clergé un niveau de vie suffisant, d’exercer les œuvres d’apostolat et de charité, particulièrement en faveur des pauvres. Au début de chaque année, le gestionnaire est tenu de présenter un budget prévisionnel, ce qui constitue un véritable miroir de l’exercice comptable.
Des communications diverses ont suivi. Athanase Siborurema, facilitateur, principal orateur de cette session a exposé sur: «la démarche participative pour l’autodiagnostic en vue d’élaborer un document stratégique d’autonomisation des Commissions épiscopales»; sur: «l’identification des opportunités, forces, faiblesses et menaces», en s’appuyant sur les concepts ou méthodes Smart en externes qui consiste à la main tendue vers l’extérieur, ainsi que sur la méthode Swot en internes sur les opportunités, les forces, les faiblesses et les menaces. Ces communications ont été appuyées par MM. Raoul Sika de la CEEDUC et Brice Anicet Malela. Sur la base d’un questionnaire, les participants se sont scindés en deux groupes de travail afin de définir les orientations stratégiques permettant l’élaboration d’une feuille de route pour le bien-être des commissions.
Clôturant les travaux, Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, a souligné la nécessité de se passer des financements extérieurs. Le cardinal Joseph Tomko, alors préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, l’avait rappelé lors de la visite ad limina à Rome des évêques du Congo en 1993. «L’Eglise en tant qu’ensemble du peuple de Dieu, évêques, prêtres, laïcs du Christ, doit s’autofinancer, s’auto-prendre en charge pour être indépendante. L’autonomisation de notre Eglise locale est un impératif catégorique», a indiqué Mgr Louis Portella Mbuyu. Avant d’inviter les Commissions épiscopales et autres structures spécialisées à aller de l’avant: le travail amorcé au cours de cette session doit apporter des fruits. Ce genre de rencontres doit se pérenniser davantage, a-t-il renchéri.

Pascal BIOZI KIMINOU