Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. C’est avec ce chant de chœur des anges que le temps de l’Avent nous a prédisposés à accueillir l’enfant-roi, qui vient de naitre dans nos cœurs, nos familles et nos communautés respectives. Malgré la pauvreté qui gangrène notre société et l’humilité du lieu de sa naissance. «Dieu est devenu l’un de nous, afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblables à Lui. Il a choisi comme signe l’enfant dans la crèche: il est ainsi. De cette façon nous apprenons à le connaitre» (Pape Benoît XVI, extrait de l’homélie de la messe de minuit, Noël 2005).
Précédant sa venue, Jean Le Baptiste avait déjà proclamé un baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël. «Voici que vient après moi quelqu’un dont je ne suis pas digne de délier les sandales de ses pieds». En effet, Jésus est né à Bethléem. Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier. Ce premier recensement eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville. Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s’appelle Bethléem en Judée, parce qu’il était de la famille et de la descendance de David, pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva; elle accoucha de son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes. Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. Un ange du Seigneur se présenta devant eux: «Soyez sans crainte, car je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple. C’est de sa descendance que Dieu, selon sa promesse, a fait sortir Jésus, le Sauveur d’Israël. Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés».

Aujourd’hui les nouvelles abondent: Chantez au Seigneur un chant nouveau, bénissez son nom, annoncez sa gloire parmi les nations, car le Seigneur est grand et comblé de louanges. Ton amour, Seigneur, sans fin, je le chante: J’ai conclu une alliance en faveur de mon élu, j’ai juré à David mon serviteur; j’établis ta dynastie pour toujours, je t’ai édifié un trône pour tous les siècles. Dieu a fait grandir le peuple pendant son séjour au pays d’Egypte, puis, à la force du bras, il les en a fait sortir. Après l’avoir déposé, Dieu leur a suscité David comme Roi. C’est à lui qu’il a rendu ce témoignage. J’ai trouvé David, fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés.
Dans la nuit du 24 au matin du 25 décembre, le prince de la paix, le sauveur du monde nous est né. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Le Seigneur est là, celui de la création et de notre vie personnelle. Il va désormais habiter parmi nous et en nous, Lui fils de Dieu qui s’est fait homme et de la loi explicative universelle s’est faite chair. Le message de Noël, c’est que Dieu est venu vers nous. Il est venu d’une façon telle qu’il ne lui est désormais plus possible, sans le monde et sans nous, de retrouver l’éclat terrible de sa propre gloire. La naissance de cet enfant a tout changé, à partir du verbe fait chair, foyer de tout ce qui existe, tout désormais s’achemine, sous la poussée inexorable de l’amour, vers la face de Dieu. Emmanuel, Dieu avec nous. La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Dans la lumière de Noël, il apparait que Dieu nous donne son espérance à travers une Parole qui est essentiellement une Parole suscitant une fécondité en nous. Mais ne réduisons pas la fécondité de l’homme à celle de l’enfant Jésus. Cette fécondité est celle que nous venons d’évoquer, aussi bien dans l’art, le travail, la politique, dans tout ce qui permet à l’homme en société de vivre.
Depuis la nuit des temps, la fête de Noël représente pour les chrétiens, l’anniversaire d’un événement historique: la naissance à Bethléem de Judée de Jésus fils de Marie. Inutile de chicaner sur la date: nous savons depuis longtemps que ni le jour, ni l’année ne sont des déterminations exactes. Mais par-delà, c’est une réalité spirituelle et théologique, un événement transhistorique et permanent que nous venons de vivre et de célébrer. C’est pourquoi, nous ne parlons pas de Noël au passé seulement, car jusqu’à la fin du monde, les chrétiens continueront à proclamer: un enfant nous est né, un fils nous est donné. Chantons Noël, Noël, Noël pour toujours.
Pascal BIOZI KIMINOU