Très attendu, le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) consacré au Mali et à la Guinée s’est tenu, le jeudi 22 septembre dernier à New York. C’était en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU). A l’initiative de la présidence bissau-guinéenne, le Sommet a essentiellement évoqué la situation dans ces deux pays, source de tensions entre l’organisation régionale et les deux capitales, Bamako et Conakry.

Voulu avec insistance par la présidence bissau-guinéenne, ce Sommet a été l’événement africain de cette Assemblée générale de l’ONU. D’après le président de la Guinée Bissau et président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo, «le réexamen de la situation en Guinée et au Mali, est une source de tensions entre l’organisation régionale et les deux capitales. Il s’est cependant satisfait de la transition au Burkina Faso, qui a-t-il dit, «respecte la feuille de route» convenue avec la CEDEAO, il n’en va pas de même avec les autorités de transition de Guinée et du Mali. C’est pourquoi il a tenu à l’organisation de ce sommet qui fera date.
Les chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO ont été briefés par le médiateur de l’institution, l’ancien président Thomas Boni Yayi sur sa récente mission à Conakry, fin août, il a listé les points d’accord et de désaccord avec les autorités de la transition guinéenne et fait des recommandations à Conakry et aux Etats membres. Le désaccord majeur porte sur la durée de la transition.
Selon le président Umaro Sissoco Embalo, les vingt-quatre mois convenus ne sont pas négociables et l’hypothèse de lourdes sanctions est sur la table. Concernant le Mali, le point de crispation a été la question des quarante-six soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet de l’année en cours, et dont la Côte d’Ivoire demande une libération immédiate. Mais, également, l’application du chronogramme établi à Accra, au Ghana, au mois de juillet en même temps que la levée des sanctions frappant Bamako et devant conduire à des élections et au rétablissement d’un régime civil d’ici 2024.

Alain-Patrick MASSAMBA