La situation des civils à El Fasher ne fait qu’empirer, aucune aide humanitaire n’arrive à entrer dans cette ville du Darfour-Nord, une situation d’autant plus inquiétante qu’elle intervient après l’ouverture du poste-frontière d’Adré, qui sépare le Darfour du Tchad. Pour le Comité international de la Croix-rouge (CICR), «si quelques camions humanitaires sont passés cette semaine, ils n’atteignent pas El Fasher».
L’ouverture du poste-frontière d’Adré, prévue pour une durée de trois mois, a permis le passage de quelques camions humanitaires. Mais cela n’atteint pas le Darfour-Nord, qui fait face à une très grave situation humanitaire», précise les Nations unies.
Selon Patrick Youssef, directeur Afrique du CICR, la réouverture est une très bonne chose, mais la situation au Darfour est assez catastrophique. «Depuis Adré jusqu’à El Fasher, ça va prendre beaucoup de temps pour que les camions arrivent. Donc le passage frontière est une très bonne chose, mais l’acheminer vers le Nord, passer par des régions extrêmement compliquées. Il faut voir aussi les conditions de route, s’il y a des inondations. C’est une excellente nouvelle de voir que les convois commencent à rentrer. Mais, après c’est l’acheminement et la distribution à tous ceux et celles qui en ont besoin qui risquent d’être un peu plus compliqués».
Cette situation à El Fasher, a poursuivi Patrick Youssef, «est vraiment particulière parce qu’elle engendre effectivement plein de besoins humanitaires qui ne sont simplement pas adressés. Ça fait très très longtemps qu’aucune organisation n’a réussi à acheminer de l’aide dans ces régions-là, surtout dans le camp de Zamzam. De nouveau, on parle d’une situation assez catastrophique qui nécessite non seulement l’arrêt des hostilités, pour permettre aux humanitaires de pouvoir rentrer et aider au plus vite, mais aussi de stabiliser la situation des services essentiels qui n’existent plus ou ont cessé de fonctionner».
Alain P. MASSAMBA