L’implication de la femme congolaise dans la lutte contre l’autosuffisance alimentaire, notamment le développement de l’agriculture au Congo, reste une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Mme Célestine Ngounga Kiminou a choisi le secteur agricole pour sa thèse de doctorat à la faculté des sciences et techniques de l’université Marien Ngouabi. Présentée publiquement le samedi 14 novembre dernier à la grande bibliothèque universitaire sous le thème: «Etude des cultivars du manioc au Congo: variabilité chimique, caractérisation du procédé de détoxification de ses racines tubéreuses et perception de ses cultivars doux et amer en milieu rural». La cérémonie s’est déroulée en présence d’un jury composé de quatre membres et présidé par le professeur David Mampouya, enseignant à l’université Marien Ngouabi; de la directrice de thèse, le professeur Marie Geneviève Maloumbi, maître de conférences CAMES de l’université Marien Ngouabi.
L’impétrante Célestine Ngounga Kiminou a indiqué que la plante du manioc pousse sur toute l’étendue de la République du Congo, où 98% des agriculteurs ont pour principale activité la culture du manioc. Selon les études menées, la femme rurale est le pilier de la production, avec 80% des denrées alimentaires, à travers le monde. Un demi-milliard de personnes consomment le Chikwangue où le manioc comme aliment de base, 80% des Congolais y sont intéressés.
L’accent a été plus focalisé sur la production du manioc, qui par ses dérivés comme le tubercule, le foufou et le gari éliminent la faim avec une sensation de satiété qui dure près de 8 heures. Mais malgré sa bonne volonté, la femme congolaise est confrontée à plusieurs problèmes d’ordre organisationnels et structurels qui freinent le développement et l’épanouissement de l’agriculture, notamment, la culture du manioc.
La thèse qui a eu pour objectif de valoriser les différents cultivars de manioc, était axée sur trois volets: la détermination des caractéristiques chimiques des racines tubéreuses de manioc; l’étude des pratiques de détoxification des racines pour leur consommation; l’appréciation des producteurs sur les cultivars doux de manioc.
Au cours de cette étude, il s’est agi de la collecte de 76 échantillons de racines tubéreuses de cultivars dans certaines localités de grande production du manioc tels, les sites agricoles d’Odziba nord, Odziba sud, Oyo et Loudima. Elle a permis à l’équipe des chercheurs de découvrir des cultivars de dénomination différente suivant la langue parlée dans la localité visitée. Ces cultivars présentent des paramètres botaniques assez hétérogènes qui les distinguent les uns des autres. L’étude a été réalisée dans les laboratoires de l’Ecole nationale supérieure polytechnique (ENSP) de la formation doctorale.
A signaler que le manioc est venu de l’Amérique tropicale et aujourd’hui présent dans tous les continents, à l’exception de l’Europe. C’est une plante qui est cultivée dans les pays tropicaux et subtropicaux. Les racines tubéreuses du manioc présentent un bon rendement de production et occupent la première place en Afrique centrale.

Pascal BIOZI KIMINOU