Ma très chère Aybienevie,
Tu es partie de l’autre côté de la vie, sur la pointe des pieds, sans crier gare. Tu es partie à la fleur de l’âge. Pour moi, ta disparition laissera un vide, à la dimension de ce que tu étais pour nous tous : une collègue ouverte, gentille, accueillante, mais surtout aimant son métier et essayant chaque jour de se perfectionner pour être à la hauteur de la tâche.
Tu es partie en nous laissant le souvenir de ce sourire qui jamais ne te quittait. Ce sourire contagieux, désarmant. Des fois, je me demandais si la colère pouvait t’effleurer aussi. En tout cas, ta force aura été de rester la même personne, devant nous, malgré les vicissitudes de la vie.
Tu es partie de l’autre côté de la vie en nous laissant le témoignage d’une personne humble, discrète et pudique. Mais, en réalité, tu es partie sans partir, car, les morts ne sont pas morts, ils ne partent pas: ils restent parmi nous, bien vivants, car leurs bons souvenirs repoussent sans cesse leur disparition.
Ma très chère Aybienevie,
Nous n’étions pas de la même génération. Mais notre relation avait fini par faire s’écrouler les barrières entre nos deux générations. En réalité, de simples collègues, nous étions devenus comme frère et sœur.
Lorsqu’il arrivait que tu m’écrives un mot, pour une raison ou une autre, tu mettais toujours un point d’honneur à terminer par cette recommandation: «Reste comme tu es, Monsieur François. Surtout, ne change pas ! ». Je sais pourquoi tu insistais tant.
Vas en paix, ma très chère Aybienevie! Je ne changerai pas. Et que ton âme aussi repose en paix!
François BIKINDOU