Notre collègue Pascal Azad Doko est retourné dans la maison du Père. C’est un vide gros comme ça qu’il laisse dans la salle de rédaction. Où, excepté le journalisme, un autre culte nous réunissait : le ballon rond ! Dont nous suivions avec passion les événements, les résultats et les péripéties. Azad était un enragé du sport, du football particulièrement. Chaque début de semaine, s’il ne rappelait pas certains résultats du week-end, il s’informait et les commentait ensuite. Personnellement, je m’en réjouissais. Ses premiers papiers dans les colonnes de notre journal dans les années 90, comme collaborateur extérieur, avaient d’ailleurs trait au sport. Et ce n’est pas un hasard.
Enfant, Azad fut footballeur en herbe…comme tous les gosses de son âge. Il a fini par servir le football en tant que joueur de l’AS Mbako ‘’Le serpent noir de Talangaï’’, dans les années 70 et 80, en compagnie des Mbanza Yengo, Miakomama, Ndobet, Pobila, Moukouri, Nkombo, Ondzié, etc. Son poste: arrière droit. Il marquait son adversaire à la culotte. Mais, il avait souvent maille à partir avec celui-ci. On le vit un après-midi échapper à un carton rouge écarlate lors du match AS Mbako-AS Cheminots, après avoir usé d’expédients pour tenter d’arrêter un certain Bakékolo ‘’Kwakara’’. Comme nous lui en demandions la raison, Azad nous raconta toute l’histoire : «L’arbitre étant du même coin que moi, j’ai dû mon salut en lui présentant des excuses en ‘’patois’’, presqu’en m’agenouillant. Ce dernier avait changé le carton rouge qu’il s’apprêtait à me brandir par un carton jaune». Des histoires comme ça, Azad nous en a raconté des tas et des tas, car il était un comique à ses heures.
Azad est devenu ensuite chaud supporter de l’équipe qui a bercé son enfance au point de perdre un jour le chemin de retour au domicile familial en sortant du vieux Stade Eboué: Patronage Sainte-Anne. Il avait à ce sujet un regret : son équipe tombée trop bas dans la hiérarchie. Oui, Patronage Sainte-Anne végète. Et cela l’a toujours torturé.
Personnellement, sa disparition me laisse sans voix. Elle est précoce.
Adieu, confrère et frère Azad !

Guy-Saturnin
MAHOUNGOU