L’une des valeurs sûres de l’art dramatique congolais, Stan Matingou avait rendez-vous le samedi 27 mars dernier à la Maison Russe (c’est la nouvelle appellation du Centre culturel russe de Brazzaville), pour la représentation de la pièce «Le journal d’un fou» de l’écrivain russe Nikolas Vassilievitch Gogol. Dans une mise en scène de Jean-Marie Diassonama. C’était à l’occasion de la Journée internationale du théâtre, couplée au 245e anniversaire de la fondation du ballet du Bolchoï.

Ce spectacle était organisé en collaboration avec le Théâtre des arts libres.
Dans un one man show d’un peu plus d’une heure, Stan Matingou a tenu en haleine les spectateurs. Parmi lesquels la nouvelle directrice de la Maison Russe, Mme Maria Albertovna Fakhroutdinova, et l’ancien, Sergey Belyaev.
«Le journal d’un fou» est une nouvelle qui se présente sous la forme d’un journal intime, tenu par le héros principal, Poprichtchine, incarné par Stan Matingou.
Dans un premier temps, celui-ci décrit des épisodes de sa vie, de son travail ainsi que les diverses personnes qu’il côtoie. Puis il se met à confier les sentiments qu’il éprouve au sujet de la fille de son directeur. Des premiers signes de folie ne tardent pas à apparaître: le héros espionne discrètement les conversations de Medji, la chienne de cette fille. Il finit par mettre la main sur des lettres que Medji a écrites à une autre chienne, Fidèle.
En l’espace de quelques jours, le fonctionnaire perd tout rapport avec la réalité ; il s’imagine soudainement qu’il est en fait le roi d’Espagne, Ferdinand VIII. Sa démence se reflète jusque dans les dates de son journal: celui-ci commence un 3 octobre, mais le jour où il réalise qu’il est monarque est daté du 43 avril 2000. La folie du héros se développe au fil du temps. Il finit par être emmené de force dans un asile psychiatrique, où il se figure arriver en Espagne. À la fin de la nouvelle, il perd complètement la raison; ses phrases deviennent totalement absconses…
Le spectacle était tellement beau qu’à la fin, le public a réservé une standing ovation à la star du jour.
Dans son allocution avant le spectacle, Mme Maria Albertovna Fakhroutdinova a relevé que la Journée mondiale du théâtre a pour objectif de renforcer les relations entre les peuples. «Pour la Russie, c’est une journée très importante, car cela fait partie de notre patrimoine, et l’école théâtrale et l’école dramaturgique russes sont mondialement reconnues.
Pour nous, cette journée est doublement festive: le 28 mars, nous célébrons le 245e anniversaire de la fondation du théâtre «Bolchoï», qui est, depuis longtemps, devenu un symbole de l’art classique non seulement en Russie, mais également dans le monde entier. Le «Bolchoï» de la Russie a toujours été et reste l’un de principaux symboles de l’Etat russe et de sa culture. Le principal théâtre national, porteur des traditions et centre de la culture musicale mondiale, qui favorise le développement de l’art théâtral du monde», a-t-elle affirmé. Elle a aussi confirmé l’intention du Centre de bâtir des relations fructueuses avec la République du Congo dans les domaines de la science, la culture, l’éducation. Elle a assuré que le Centre sera encore plus ouvert aux visiteurs dès que la situation épidémiologique changera.

V.C.Y.