Les interpellations de présumés trafiquants de perroquets gris du Gabon se succèdent. Les 3, 4 et 6 décembre derniers dans la capitale, trois individus sont tombés dans les mailles du filet de la Gendarmerie, pour détention et commercialisation de 18 perroquets gris du Gabon, une espèce animale intégralement protégée.

Les deux présumés trafiquants interpellés le 3 et le 6 décembre sont originaires de la République Démocratique du Congo. Ils sont membres d’un même réseau et avaient en leur possession 17 perroquets sur les 18 saisis. L’un est vendeur et l’autre fournisseur. Le troisième, de nationalité congolaise (République du Congo), a été appréhendé le 4 du même mois. C’est un vendeur ambulant qui achetait et revendait ces espèces interdites par la loi.
L’opération de démantèlement de ce réseau de trafiquants de perroquets gris du Gabon est menée depuis quelques jours par les éléments de la Section de recherches judiciaires de la région de Gendarmerie de Brazzaville conjointement avec les agents de la Direction départementale de l’Economie forestière et l’appui technique du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage (PALF).
Ces trois dernières interpellations font suite à celle menée le 28 novembre de cette année dans un site de loisirs au village Lifoula, dans le District d’Ignié (Département du Pool) où 28 perroquets gris du Gabon et deux cercopithèques vivants avaient été saisis. Deux présumés trafiquants avaient été interpellés sur le lieu de la saisie. La deuxième audience portant sur cette affaire est prévue le 20 décembre au Tribunal de Grande Instance de Brazzaville. Les deux présumés trafiquants à la première audience du 6 décembre ont avoué les faits et n’ont pas bénéficié de liberté provisoire dans l’attente de la décision de justice.
Pour les trois autres arrêtés récemment, la première audience était prévue ce 15 décembre.
Tous ces trafiquants présumés ont maintenu ces perroquets et cercopithèques en captivité, dans des conditions déplorables alors qu’ils auraient dû s’émanciper dans la nature. Deux perroquets sont d’ailleurs décédés, pour mauvais traitements. Nombreux sont en mauvaise santé. Les animaux saisis ont été successivement confiés à l’équipe de l’Institut Jane Goodall de la Réserve de Tchimpounga dans le Département du Kouilou où ils ont reçu des soins appropriés avant de retrouver leur liberté.
Ces animaux sont classés comme vulnérables par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature. «Toute personne qui sera trouvée en possession des animaux intégralement ou partiellement protégés seront simplement traduits devant le procureur» a déclaré le colonel Moungui Gambou, Chef d’Etat-Major de la région de Gendarmerie de Brazzaville.
En République du Congo, le perroquet gris du Gabon et le cercopithèque sont parmi les espèces animales protégées, conformément à la circulaire n°00268 sur le perroquet gris du Gabon et l’arrêté n°6075 du 09 avril 2011 déterminant les espèces intégralement et partiellement protégées.
Les personnes interpellées encourent des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme et une amende pouvant atteindre 5.000.000 de F.CFA conformément à la loi. Pour le directeur générale de l’Economie forestière, Joseph Moumbouilou, «tout espèce animale intégralement protégée en compagnie doit être restituée pour être relâchée dans la nature. Tous ceux qui en ont dans leurs maisons, dans leurs concessions doivent les restituer…» V.M.