Réunis en séance plénière le 24 octobre dernier pour examiner trois projets de loi portant sur le trafic aérien, les députés ont interpellé la ministre des Transports Ingrid Eboucba Babakas sur la question Ecair qui a cessé ses activités en 2016 pour mauvaise gestion et dettes chroniques envers l’ASECNA.

L’interpellation est venue du député Isaac Follo. Il voulait savoir le nombre d’avions dont dispose la société Ecair et où ils se trouvent.
Dans son exposé de motif, il a marqué son indignation sur ce qu’il a qualifié de spectacle désolant. «Quand vous arrivez par Addis-Abeba sur le tarmac de l’aéroport, il y a un appareil de la société Ecair abandonné. Cet appareil est à l’air libre, même pas au centre de maintenance. Que Mme le ministre dise ici qu’ils attendent les pistes et que le Gouvernement par l’entremise du Premier ministre a convoqué une commission interministérielle; que l’assainissement du secteur des transports, mais surtout d’Ecair, avance ou les choses avancent. Je reste sur ma faim. On ne peut pas dire ça. Honorable président, qu’il vous souvienne que lors d’une séance des questions orales au Gouvernement, son prédécesseur nous avait dit qu’en ce qui concerne Ecair que les choses étaient dans le laboratoire. Jusqu’aujourd’hui, rien n’est sorti du laboratoire. Et que Mme le ministre vienne dire que les choses avancent, je dirai non», a-t-il déclaré.
Répliquant au député, la ministre Eboucka Bababas a reconnu qu’il y a bel et bien des avions d’Ecair parqués sur le tarmac de l’aéroport d’Addis-Abeba, en Ethiopie. Pour elle, ces deux avions sont en maintenance. «De même que les deux qui sont à Johannesburg. Les deux qui sont à Bruxelles sont plutôt dans un état de non navigabilité et l’option retenue est de vendre en pièces détachées les deux Airbus. Quant au septième appareil, il est au Congo», a-t-elle informé.
Il est inexact, a-t-elle poursuivi, «de dire que les appareils qui sont à Addis-Abeba sont à l’abandon. Ils sont protégés à la fois de tout volatile et de la poussière. Le souci majeur est celui de l’absence de paiement par le Congo de la facture inhérente au service de réparation».
La ministre a en outre rassuré les députés que le Gouvernement s’attèle à trouver une solution qui permettra au Congo d’avoir un transporteur aérien qui réunisse toutes les conditions de sureté et de sécurité. «Je suis prête à revenir devant vous, au cours d’une séance de questions orales au Gouvernement, pour aller en profondeur des choses», a promis Ingrid Eboucka Babakas.
Consterné, le président du groupe parlementaire de la majorité, Jean Jaurès Ondelé, a marqué son étonnement. «Quand le Gouvernement nous envoie les lois pour demander l’autorisation de ratification des lois sur la navigation aérienne, il s’agit des accords Etat-Etat qui devront être exécutés dans la pratique par les compagnies nationales respectives. Nous n’avons pas une compagnie nationale qui est un instrument de souveraineté. Nous signons les accords par rapport à la souveraineté de notre pays sur le plan international. Si nous n’avons pas de compagnie aérienne, à quoi ça sert de signer ces types d’accord?», s’est-il interrogé.
Pour lui, la société Ecair a mis la clé sous le paillasson depuis deux ans. «On nous fait la même réponse. Comme si on a le temps pour remettre à flot la compagnie. Le Gouvernement se hâte très lentement».
Créée en 2011, Ecair a cessé ses activités en août 2016, après trois années d’existence, contrainte par l’ASECNA à cause de ses dettes chroniques et de sa mauvaise gestion à interrompu son service. La société peine à redémarrer.
A signaler que les députés ont, au cours de cette séance, procédé à la recomposition des trois Commissions. Ainsi, Henri Zoniaba Ayimessone (PCT), précédemment vice-président de la Commission Défense et sécurité, est passé président, en remplacement de Félix Ibara Ndeli, décédé le 15 mai 2019. Blaise Ombeto (PCT) a pris la tête de la Commission Plan, aménagement du territoire et infrastructures, en remplacement de Dominique Ondzé, décédé le 2 janvier 2020. Alphonse Bidounga (UPADS), prend le poste de secrétaire de la Commission des Lois et affaires administratives.

Cyr Armel
YABBAT-NGO