Nous vivons une époque de grands retournements, où les notions et les concepts ne disent plus la même chose à tous. Telle est considérée valeur revendiquée, qui est une attitude décriée par d’autres. La vie, la mort, surtout en cette approche de la Toussaint que beaucoup assimilent à une fête célébrant la mort, n’aident pas à unifier les principes.
Au plan national comme au plan international, l’enchevêtrement des événements ajoute à la confusion générale : approche de l’élection présidentielle américaine, approche aussi d’élections compliquées en Côte d’Ivoire, assassinats de chrétiens en France et ailleurs, approche des élections chez nous-mêmes sont des événements vécus en une concentration de jours. Alors que, par ailleurs, la pandémie du coronavirus continue de roder.
Tout cela nous plonge dans un grand tournis où les repères sont nécessaires. Sont-ce les repères de la foi? Les croyants le diront, mais les non-croyants et les diversement croyants, qui ne se reconnaissent aucun intercesseur au ciel, à quel saint se voueront ils? Nous sommes un monde à la dérive, favorisant la remise en cause des certitudes ou les renforçant contre les autres.
Toute personne désormais est porteuse de vérité, et toute vérité destinée à combattre celle du voisin. La Tour de Babel ressemblait peut-être à une cacophonie de grand ramdam. Notre monde à nous n’est pas seulement cacophonique ; il est vocifération crevant les tympans et voulant s’imposer parmi tant d’autres voix. Et nos politiques, tout à leurs machinations tout à leurs manœuvres et à leurs stratégies sont incapables de parole véritablement de rassemblement et d’apaisement.
Nous sommes donc un monde à la dérive, un bateau ivre qui ne voit pas les récifs contre lesquels nous pourrions nous fracasser. Ajoutons les bouleversements climatiques et nous aurons un tableau qui ne présente pas grand-chose à quoi s’accrocher. Le Pape invite à l’amour et à ne pas se regarder en ennemis. Entendre cela est déjà bien; cela fait respirer un air frais au monde.

Albert S MIANZOUKOUTA