Dans notre Eglise, nous vivons un véritable moment de bénédictions. En moins d’un an, nous avons enregistré l’arrivée de deux nouveaux évêques (à Impfondo et à Kinkala), la création de deux nouvelles provinces ecclésiastiques et, donc, la nomination de deux nouveaux archevêques (Owando et Pointe-Noire), ceux-ci étant maintenant au nombre de trois, avec le coadjuteur de Brazzaville.
Jamais auparavant autant de moments de grâce ne s’étaient concentrés en un temps aussi bref dans notre pays. Cela est le signe d’un renouvellement garanti, dans les personnels et dans la pratique. Même notre manière de parler d’un archidiocèse va désormais changer. Ce qui induit aussi, de la part des fidèles, une manière autre de nous considérer en Eglise. Une autre façon de considérer notre rapport à l’évêque aussi.
C’est-à-dire une autre façon de nous dire catholiques. De nous arrimer plus que jamais à la doctrine, en y marquant de notre empreinte originale ce que nous inspire notre inculturation obligée. Brazzaville ne sera plus tout, il faudra aussi constamment voir ce qui se passe à Owando et à Pointe-Noire. C’est à la fois beau et exaltant. C’est, en tout cas, la preuve que nous avons – que nous devons – gagner en maturité. Adultes et joyeux dans la foi !
Mais cela nous impose aussi des devoirs auxquels nous ne pouvons pas nous dérober. Être chrétien d’un archidiocèse, prêtre d’une province ecclésiastique ne nous fait pas prier autrement, ne nous met pas en compétition, mais élargit notre regard. Sans renier la doctrine qui fait de nous, par le magistère du Pape, les mêmes catholiques de quelque partie du monde que nous relevions, de quelques difficultés particulières que nous soyons affligés.
Nous sommes les catholiques de la même foi. Les difficultés particulières, nous sommes invités à y faire face avec les ressources puisées dans la même richesse en Christ. Nos différences ne s’annulent pas, n’entrent pas en compétition. Elles s’enrichissent. Les provinces ecclésiastiques du Nord, du Centre et du Sud-Ouest ne sont pas antagonistes. Elles participent de la même vitalité de l’unique corps du Christ.
Nous avons désormais trois provinces ecclésiastiques, réjouissons-nous-en. Nous avons quatre archevêques, c’est une fierté et un orgueil qui engagent. Catholiques en maturité responsables, c’est le fin mot de toutes les décisions que le Pape prend pour nous ces derniers mois. Nous croissons en nombre, c’est évident ; nous devrions aussi croître en qualité. Ce que nous ferons sera visible ; ce que nous ne pourrons pas faire, le Christ nous aidera à le faire..

Albert S. MIANZOUKOUTA