Prêtre de l’archidiocèse d’Owando, l’abbé Borice Mokélé a soutenu sa thèse de doctorat en Psychologie clinique, le 29 septembre 2020 à l’université de Strasbourg en France. Cette recherche portait sur: «Le fonctionnement psychique des tradithérapeutes: relation avec les esprits des ancêtres dans l’ethnie Likouala au Congo-Brazzaville.» Elle s’inscrit dans le champ psychanalytique inauguré par Sigmund Freud dans Totem et tabou où il met en évidence l’influence qu’exercent la société et la culture sur la psychè d’un individu. Cette articulation du psychique avec le culturel inspirera la méthode complémentarisme de George Devereux. Cette méthode complémentariste est la base de l’ethnopsychiatrie. Et, l’ethnopsychiatrie n’est pas seulement une recherche sur la relation entre le psychisme et la culture, mais aussi une «entreprise qui consiste à comprendre et à soigner le psychisme par la culture» (François Laplantine, 2007). Le tradithérapeute ou tradipraticien appelé nganga est un dépositaire du savoir ancestral de guérison. Il propose des soins holistiques aux patients. Autrement dit, le nganga soigne tout l’homme. Car, il prend en compte toutes les dimensions humaines de la vie: physique, psychique, spirituel et environnemental. Après avoir mené une enquête du terrain auprès des nganga chez les Likouala dans le district de Mossaka, et analysé suivant la méthode de l’Interpretative Phenomenology Analysis (IPA), les données de cette enquête, le chercheur pose la clinique des nganga comme une «ancestrothérapie» comprise comme une «clinique de la recomposition des relations».
L’abbé Borice Mokélé remercie les personnes qui l’ont soutenu au Congo et en France dans cette recherche. Il est actuellement curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire des Lilas (93260) en France.

La Rédaction