La Convention des partis républicains (COPAR), plateforme de l’opposition que dirige le ministre Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, a organisé le jeudi 3 décembre dernier une conférence de presse. Pour faire la restitution des conclusions de la concertation politique de Madingou. Chris Antoine Walembaud, coordonnateur adjoint du groupement, était le principal orateur. Tout en rejetant l’idée d’un recensement administratif spécial immédiat, il a tiré à boulets rouges sur le chef de file de l’opposition.

La COPAR s’est présentée comme un fervent défenseur de la Constitution. Un attachement que le conférencier a réaffirmé. «Le républicanisme qui caractérise la COPAR s’inscrit sur le registre de la protection des valeurs républicaines qui s’opposent à toutes les formes d’anarchisme. La COPAR réaffirme son attachement à la stricte application de la Constitution», a-t-il expliqué.
D’où son rejet de l’idée d’organiser un recensement administratif spécial soutenue par une frange de l’opposition à Madingou dont les membres avaient claqué la porte lors des discussions en Commission.
Accepter cette proposition de l’opposition est inadmissible pour la COPAR. «Ce qui nous conduira inexorablement au dépassement du délai constitutionnel relatif à la tenue de l’élection présidentielle…Techniquement, il est impossible de faire un recensement biométrique pour une élection prévue en mars. La préoccupation de la COPAR est le respect de délai constitutionnel. Ce qui est faisable, c’est la révision des listes électorales et non le RAS», a soutenu la COPAR.
Le coordonnateur adjoint de la plateforme a indiqué que certains acteurs politiques avaient déjà envisagé le report de cette élection. «Ils cherchent à le motiver. Nous pensons que ce glissement est très dangereux pour le pays. Nous ne souhaitons pas le report de l’élection parce que ça va engendrer une transition. Il y aura un vide juridique et c’est le terrain libre à toutes les aventures», a martelé Chris Antoine Walembaud.
Pour lui, les trois dirigeants de l’opposition qui rejettent les conclusions du dialogue de Madingou ont le droit de dire ce qu’ils veulent. «Nous n’avons pas à apprécier leurs états d’âme. Ils ont pris part à la concertation. On ne peut pas tout gagner ni tout perdre. Ils ont le droit de se dire déçus parce qu’ils attendaient certainement les choses qu’ils n’ont pas obtenues. Nous leur reconnaissons ce droit», a déclaré le conférencier.
Il s’est réjoui des conclusions de Madingou. «Ce n’est pas pour autant dire que nous sommes de la majorité présidentielle. Aujourd’hui, il y a un statut de l’opposition, cela a été obtenu où? C’est bien à Sibiti! Quelle est l’opposition politique qui était là-bas pour qu’on obtienne ce statut? C’est la COPAR; le bulletin unique, c’est le combat de la COPAR; le recensement administratif spécial, c’est le combat de la COPAR; la révision des procès-verbaux issus des bureaux, c’est la COPAR», s’est-il vanté le monopole, excluant de ce fait les autres franges de l’opposition qui ont toujours participé aux concertations politiques y compris les partis de la majorité.
Chris Antoine Walembaux a réaffirmé l’ancrage de sa plateforme à l’opposition. «Nous sommes un groupement de l’opposition et non de la majorité présidentielle», a-t-il affirmé.
Rétorquant à ceux des leaders de l’opposition qui boudent la présence d’Antoine Thomas Nicéphore Fylla Eudes-Eudes au Gouvernement, le conférencier n’a pas été du tout tendre. «C’est de la mauvaise foi. Il est là-bas à titre personnel. D’ailleurs, il y en a qui profitent des combats politiques de la COPAR pour obtenir des fonctions. Le PRL (Ndlr: Parti républicain et libéral du ministre Fylla) est un parti politique de l’opposition. Il n’a pas signé d’accord politique avec la majorité pour que Nicéphore Fylla soit au Gouvernement. Tous ceux qui s’arrogent le droit de distribuer des diplômes d’opposants doivent balayer devant leurs portes. L’opposition politique ne reçoit-elle pas les subventions de l’Etat? Ceux qui animent cette opposition ne remplissent-ils pas les missions du président de la République? Est-ce que nous avons dit qu’ils ne sont plus des opposants? Ce débat est obsolète et caricatural», s’est-il estimé.
Pour sa part, Bonaventure Boudzika, porte-parole de la COPAR, a marqué son étonnement. «Ceux qui parlent sont pour la plupart des élus. (NDLR: allusion faite à Pascal Tsaty-Mabiala et Guy Brice Parfait Kolélas). Demandez-leur: ils ont été élus sur la base de quelle liste? Ces listes qui sont mauvaises, ce sont les mêmes qui ont fait qu’ils soient tous élus».

KAUD